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Le Dieu bleu

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Ballet en un acte créé par les Ballets russes de Serge de Diaghilev au théâtre du Châtelet (Paris) le 13 mai 1912. Chorégraphie de Michel Fokine, décors et costumes de Léon Bakst.

Après le succès à l’Opéra de La Fête chez Thérèse (1910), Hahn reçoit la commande d’un ballet par Serge de Diaghilev qui souhaite que les musiciens français composent pour les Ballets russes. Cocteau – assisté de Federico de Madrazo – signe l’argument de cette légende hindoue. Dans une Inde fantasmée, une jeune amoureuse interrompt le rite de l’homme qu’elle aime, l’empêchant d’être consacré prêtre. Punie pour ce blasphème, la jeune martyre est sauvée par le Dieu bleu qui repousse les démons et unis les amants. Si ni Cocteau ni Hahn ne sont enthousiastes à l’idée de collaborer ensemble, Diaghilev se réjouit de ce rapprochement entre une figure de l’avant-garde et le musicien le plus apprécié des salons. Hahn travaille étroitement avec Fokine dont la chorégraphie présente le fruit de ses recherches sur les danses siamoises et indiennes. Le compositeur s’emploie à dépasser les stéréotypes du vocabulaire exotique ; il use certes du chromatisme et de l’écriture modale mais refuse le pittoresque et expérimente l’écriture polyphonique. Jugée trop française pour un sujet exotique – alors même que la commande le réclamait – la partition du Dieu bleu tranche avec le langage des autres créations de la célèbre compagnie. Tandis que Mata Hari est envisagée pour interpréter la Déesse, mais refuse d’auditionner aux vues de sa carrière, les répétitions débutent à Monte-Carlo et s’achèvent à Paris sous le regard attentif de Hahn. Créé le 13 mai 1912 – deux semaines avant la première chorégraphie de Nijinski sur L’Après-midi d’un faune (Debussy) et trois semaines avant Daphnis et Chloé (Ravel) – la création du Dieu bleu peine à capter l’attention et ne parvient pas à s’inscrire au répertoire.