Aller au contenu principal

Frédégonde

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Librettiste(s) :
Date :
Formation musicale :
Institution :
Le Monde illustré, 1895/12/28 [Frédégonde]

Drame lyrique en 5 actes d’Ernest Guiraud et Camille Saint-Saëns, avec la collaboration de Paul Dukas, créé à l’Académie nationale de musique à Paris. Livret tiré des Récits des temps mérovingiens d’Augustin Thierry.

La genèse de Frédégonde débute en 1879. Louis Gallet propose son livret à Saint-Saëns qui, en raison d’une santé défaillante, décline l’offre à la faveur d’Ernest Guiraud. Cependant, la mort précoce de ce dernier et l’amitié qui les lie incitent Saint-Saëns à terminer la partition – « Guiraud s’est trop souvent dévoué pour moi, pour que je ne saisisse pas l’occasion de lui rendre la pareille autant que je le puis », confie-t-il à Gallet : il conserve les trois premiers actes esquissés par son ami en y apportant toutefois quelques ajouts comme le ballet qui clôt l’acte III et le prélude initial, et compose les deux derniers, réduisant ainsi à cinq les six actes initialement prévus par Guiraud. Sur la recommandation de Saint-Saëns, l’orchestration des trois premiers actes est confiée à Paul Dukas (1865-1935), l’élève dévoué de Guiraud et, le 13 septembre 1895, Saint-Saëns met un point final à la partition. Les styles respectifs des deux compositeurs sont perceptibles notamment dans le traitement de la trame dramatique : là où la musique de Guiraud impose une tension constante, celle moins dense de Saint-Saëns respecte davantage les nuances de la narration. Ce drame lyrique dont le titre initial Brunhildaa été modifié en Frédégonde pour éviter la confusion avec le Ring de Wagner, met en scène deux couples de personnages principaux : d’un côté, les sombres et haineux Hilpéric (baryton) et Frédégonde (mezzo-soprano), son épouse ; de l’autre, les courageux et passionnés Mérowig (ténor), fils de Hilpéric, et Brunhilda (soprano). Secondés par l’évêque Prétextat (basse) et le poète Fortunatus (ténor), ces deux couples interagissent sur fond de jalousie, de colère, de désir de vengeance, d’alliance malsaine et de passion amoureuse. L’œuvre ne sera représentée qu’à huit reprises au cours de l’hiver 1895-1896.