Aller au contenu principal

Lénore

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :

C’est probablement en 1869 que Duparc entama ce poème symphonique d’après Lénore, ballade fantastique publiée par Gottfried August Bürger en 1774 et popularisée en France par la traduction de Gérard de Nerval : une nuit, Wilhelm (son spectre, découvre-t-on à la fin du poème) vient chercher sa bien-aimée Lénore pour l’entraîner dans une chevauchée mortelle. La partition est créée le 15 mai 1875 à la Société nationale sous la direction d’Édouard Colonne, reprise le 28 octobre 1877 aux Concerts populaires de Pasdeloup. À l’issue de cette deuxième audition, Duparc se lance dans un impitoyable travail de révision : « J’ai coupé deux développements entiers pour faciliter la digestion, et je m’en félicite beaucoup, car c’était bien ceux-là qui faisaient naître chez l’auditeur un embarras gastrique. […] J’ai aussi fait pour la troisième fois de nombreuses modifications de l’orchestration ; elles sont excellentes et il n’y a rien maintenant qui ne sorte dans la perfection. » Mais par la suite, il jugera le résultat « trop teuton ». N’aurait-il pas réussi à mettre à distance son admiration pour Wagner ? à renouveler le thème de la chevauchée fantastique, cher au romantisme ? Il entre en effet en concurrence avec Schubert (Le Roi des aulnes), Liszt (Mazeppa), Berlioz (la « Course à l’abîme » de La Damnation de Faust) ou encore Saint-Saëns (Phaéton). Il se révèle moins inspiré dans la cavalcade à proprement parler, dont le matériau et la substance manquent d’originalité, mais excellent à peindre le climat désolé des premières pages : avec leur harmonie erratique et leur ligne tortueuse, Duparc se montre digne héritier de Liszt.

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/7101

date de publication : 15/05/24



Accéder à la recherche