Monsieur Choufleuri restera chez lui
Opéra-bouffe en un acte créé dans les salons du Corps législatif, au Palais Bourbon, en présence de Napoléon III. Création publique : le 14 septembre 1861 aux Bouffes-Parisiens.
Conscient de l’importance de l’opéra dans la société de la Restauration (l’action est censée se passer en 1833), Monsieur Choufleuri, nouveau riche sans culture désireux d’impressionner le Tout-Paris, organise une soirée musicale à son domicile. Celle-ci menace de tourner au fiasco : les trois célèbres chanteurs italiens invités pour l’occasion font faux bond à la dernière minute et Choufleuri se voit contraint de recourir aux services de Chrysodule Babylas, jeune compositeur et amant secret d’Ernestine, la fille de Choufleuri. Sur la suggestion d’Ernestine, les trois personnages se glissent dans la peau des trois chanteurs italiens et le concert est un succès. Pour sauver son honneur et s’assurer du silence de Babylas, Choufleuri se voit contraint de lui offrir la main de sa fille – accompagnée d’une généreuse dot. L’argument plein de déguisements et de faux-semblants offre à Offenbach l’occasion de se livrer à une série de pastiches et parodies d’opéras célèbres. L’avant-dernier numéro consiste ainsi en un brillant exercice de style italianisant : les trois protagonistes y font une démonstration de bel canto. Les jeunes amants se donnent aussi la réplique sous forme de citations musicales pour dissimuler leur amour. Monsieur Choufleuri s’inscrit de ce fait dans une tradition de l’opéra-comique français raillant et imitant la manière italienne et rappelle notamment Le Dilettante d’Avignon de Fromental Halévy. D’une exécution relativement aisée et ne requérant que peu de moyens financiers et humains, l’œuvre est régulièrement donnée, y compris par des ensembles amateurs. Elle figure en bonne place dans le panthéon des œuvres les plus populaires d’Offenbach.
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date de publication : 25/09/23
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