Les Mousquetaires au couvent

Opérette en trois actes sur un livret de Jules Prével et Paul Ferrier, tiré d’un vaudeville d’Amable de Saint-Hilaire et Dupont intitulé L’Habit ne fait pas le moine (1835), Les Mousquetaires au couvent fut représentée pour la première fois sur la scène des Bouffes-Parisiens le 16 mars 1880. L’action est située sous le règne de Louis XIII, en Touraine, où le mousquetaire Gontran est épris de Marie, nièce du gouverneur de la région et pensionnaire au couvent des Ursulines. Avec la complicité de son ami Narcisse de Brissac et avec l’aide d’un abbé peu scrupuleux nommé Bridaine, Gontran entreprend d’enlever sa bien-aimée. Sous des soutanes dérobées à des pèlerins venus de Palestine, les deux compères s’introduisent dans le couvent. À la faveur de cette aventure, Brissac fait la connaissance de Louise, une autre nièce du gouverneur. L’équipée des deux amis est prétexte à des situations rocambolesques. À l’acte II, usant d’un langage coloré, les deux mousquetaires font ainsi une entrée remarquée chez les religieuses ; puis, lors d’un repas, Brissac s’enivre et improvise un sermon sur l’amour qui ne manque pas de faire scandale. Enfermés dans une tourelle, les deux amis ne doivent leur libération qu’à un retournement final : les deux pèlerins à qui ils ont volé leurs habits n’étaient en fait que de faux moines décidés à assassiner le Cardinal de Richelieu. Sans le vouloir, Brissac et Gontran ont donc déjoué un complot politique. Récompensés de leurs efforts, ils pourront épouser leurs bien-aimées du couvent. L’œuvre connut un immense succès qui lui valut d’être traduite et représentée en russe (à Saint-Pétersbourg) et en allemand (à Vienne), en 1881 ; puis en italien (à Rome) en 1883. À Paris, l’opérette fut redonnée régulièrement jusqu’à la Première Guerre mondiale, puis de nouveau après 1945.