La Muette de Portici
Grand opéra en 5 actes créé à l'Académie royale de musique le 29 février 1828.
Avec Guillaume Tell de Rossini (1829) et Robert le Diable de Meyerbeer (1831), La Muette de Portici inventa le genre du grand opéra. Sa création à l’Opéra de Paris le 29 février 1828 remporta un franc succès, dans une production somptueuse (décors de Cicéri) où Adolphe Nourrit incarnait Masaniello et Laure Cinti-Damoreau Elvire. Le 25 août 1830 à Bruxelles, l’œuvre fut le détonateur de la révolution qui mena à l’indépendance de la Belgique. Pourtant, le livret en cinq actes de Germain Delavigne et Eugène Scribe, inspiré par l’insurrection napolitaine de 1647, n’exaltait pas la révolte et manquait parfois de précision (on ignore, par exemple, pourquoi Fenella est muette). Mais, associé à la musique d’Auber, il apportait le renouvellement dont le théâtre lyrique avait besoin. Le choix d’une héroïne muette va de pair avec des pantomimes qui donnent à l’orchestre un poids dramatique inhabituel. Elles favorisent aussi la dimension visuelle du spectacle, laquelle culmine au moment de l’éruption du Vésuve à la fin de l’acte V (Wagner, admirateur de l’œuvre, s’en souvint pour les dénouements de Rienzi et du Crépuscule des dieux). Auber emprunte peu à l’univers belcantiste (limité à l’air « À celui que j’aimais » d’Elvire), beaucoup en revanche à l’opéra-comique (couleur locale, ton populaire, danses) pour créer une forme de tragédie où le chœur devient un personnage, tandis que la dramaturgie se nourrit de motifs de réminiscence. Le rappel de la Barcarolle de Masaniello (acte II) dans sa scène de folie (acte V) témoigne ainsi d’une acuité psychologique saisissante.
Documents et archives
Illustration de presse, Image de scène
Le Monde illustré, 1862/11/29 [Accident d’Emma Livry]
Carte à collectionner
Auber et La Muette de Portici (carte Guérin-Boutron)
Carte à collectionner
La Muette de Portici d'Auber (carte Liebig)
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date de publication : 28/02/24
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