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Polyeucte

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
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Formation musicale :
Institution :
Le Monde illustré, 1878/10/19 [Polyeucte de Gounod]

Opéra en 5 puis 4 actes d'après Corneille créé au Théâtre national de l'Opéra.

En dépit de leur volonté de rompre avec le classicisme, les romantiques ont trouvé dans l’œuvre de Pierre Corneille une forme de sublime qui explique la paradoxale réception favorable du dramaturge au XIXe siècle. Au-delà des écrivains, son œuvre a inspiré les musiciens. En 1840, Donizetti propose une adaptation lointaine du mythe de Polyeucte dans Les Martyrs, composé sur un livret d’Eugène Scribe. Le 7 octobre 1878, un opéra en cinq actes de Charles Gounod représenté sur la scène du Palais Garnier offre une version plus fidèle à l’original, fondée sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré. Le projet de cet opéra remonte sans doute au séjour de Gounod à Rome en 1868-1869, lors duquel le compositeur en aurait eu la vision dans une église de la rue Appia. Le sujet de l’œuvre, proche des préoccupations religieuses du musicien, l’occupa pendant plusieurs années, marquées par les secousses de la guerre franco-prussienne – durant laquelle Gounod trouva refuge en Angleterre – et par des problèmes de santé qui interrompirent l’écriture de la partition à plusieurs reprises. L’action est située à Militène, capitale de l’Arménie, au IIIe siècle. Pauline, femme de Polyeucte, a une prémonition funeste : son époux embrassera la religion chrétienne et mourra, faute d’avoir renoncé à sa foi. En dépit des efforts de Pauline pour faire abjurer celui qu’elle aime, la terrible prophétie se réalise. La création de l’ouvrage se solda par un échec. Les critiques déplorèrent notamment le caractère trop austère du propos et l’absence d’émotion suscitée par le personnage de Polyeucte. Oscar Commettant écrivit ainsi dans Le Siècle « qu’il est dangereux au théâtre de prêcher le christianisme et de baptiser les gens, même sur une belle musique ». À la fin de sa vie, Gounod voyait toutefois en Polyeucte son chef-d’œuvre lyrique, qu’il plaçait en particulier bien au-dessus de Faust dans le panthéon de ses propres opéras. 

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/6263

date de publication : 07/10/24



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