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Prélude à l’après-midi d’un faune

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En 1889, Debussy achève ses Cinq Poèmes de Baudelaire. Impressionné par ce recueil de mélodies, Mallarmé lui propose d’écrire une musique de scène pour accompagner une récitation de L’Après-midi d’un faune. Le projet, destiné au Théâtre d’Art de Paul Fort, est abandonné. Du triptyque envisagé (Prélude, Interludes et Paraphrase finale pour L’Après-midi d’un faune), seul le Prélude est mené à terme (probablement condense-t-il les trois volets de l’idée initiale). Debussy signe son premier chef-d’œuvre orchestral, bissé lors de la création, le 22 décembre 1894 à Paris, à la Société nationale de musique, sous la direction de Gustave Doret. Si Apparition (mélodie de 1884), le Prélude à l’après-midi d’un faune et les Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé (1913) sont ses seules œuvres directement inspirées par Mallarmé, l’auteur semble pourtant avoir cherché un équivalent aux innovations syntaxiques du poète et à son esthétique symboliste dans l’ensemble de sa musique. Dans le Prélude à l’après-midi d’un faune, la mélodie de la flûte présente une souplesse rythmique et un caractère improvisé sans équivalent à la fin du XIXe siècle. Les thèmes ne sont plus développés, mais répétés dans un environnement harmonique et orchestral qui se renouvelle sans cesse. Reflet de l’unicité de l’instant dont elle saisit la fragilité, la musique s’épanouit dans une atmosphère tour à tour évanescente et transparente, brûlante de sensualité et de volupté. Émerveillé par ce Prélude qui transposait si bien le poème, Mallarmé offrira à Debussy un exemplaire de son églogue, doté d’une dédicace en forme de quatrain : « Sylvain d’haleine première/ Si la flûte a réussi/ Ouïs toute la lumière/ Qu’y soufflera Debussy. »