Préludes de Chopin arrangés pour quatre violoncelles
Entre 1850 et 1875, Auguste Franchome, violoncelliste virtuose, prend soin de transcrire trois préludes de son ami Frédéric Chopin pour la formation inédite de quatuor de violoncelles. Si aucune source n’explique la raison de cette sélection, il est probable que les 9e, 13e et 15e préludes aient été choisis pour leur caractéristiques harmoniques et leur transposabilité : dénués de formules tenant de la technique pianistique virtuose, ils remplissaient les conditions nécessaires à cet arrangement. Franchomme est d’ailleurs un transcripteur régulier de l’œuvre de Chopin, en témoignent d’autres transcriptions pour cette même formation ou pour violoncelle et piano. Mais les deux compositeurs ont également directement collaboré en 1832 pour le Grand Duo concertant pour piano et violoncelle sur des thèmes de Robert le Diable. Si la transcription n’est pas une re-création, elle demeure pour autant une analyse en actes et le quatuor de violoncelles est un outil remarquablement adapté pour cette pratique. Offrant à la fois une uniformité de timbres et une grande étendue de registres, le quatuor semble porter à son paroxysme la face lyrique de l’œuvre de Chopin. Pour autant qu’au plus proche du texte initial, Franchomme aménage intelligemment la polyphonie de sorte à faire ressortir une ligne, préciser une tension, figurer la pédale, imaginer la résonance avec une précision d’orfèvre mais également une grande économie de moyens, reprenant à son compte les mots de Chopin : « Après avoir traversé toutes les difficultés, après avoir joué un nombre infini de notes, c’est la simplicité qui compte, avec tout son charme ».
Permalien
date de publication : 05/06/24
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