Printemps
1. Très modéré – 2. Modéré
Le public dut attendre le 18 avril 1913 pour découvrir Printemps, lors d’un concert dirigé par Rhené-Baton à la salle Gaveau. Debussy avait composé cette partition en 1887, à la Villa Médicis où fut jouée une version pour piano à quatre mains et chœur sans parole. En février de cette année, il avait écrit au libraire Émile Baron : « Je me suis mis dans la tête de faire une œuvre dans une couleur spéciale et devant donner le plus de sensations possibles. Cela a pour titre Printemps, non plus le Printemps pris dans le sens descriptif mais par le côté humain. Je voudrais exprimer la genèse lente et souffreteuse des êtres et des choses dans la nature, puis l’épanouissement ascendant et se terminant par une éclatante joie de renaître à une vie nouvelle, en quelque sorte. Tout cela naturellement sans programme, ayant un profond dédain pour la musique devant suivre un petit morceau de littérature qu’on a eu le soin de vous remettre en entrant. » Le 7 mars 1889, il informa Ernest Chausson de son désir de « remanier l’orchestre de Printemps », ce qui laisserait supposer l’existence d’une version symphonique. Mais l’idée resta au stade de l’intention. En 1904, Debussy accepta de revoir Printemps pour l’éditeur Durand. Cependant, son style avait tellement évolué qu’il lui était difficile de remettre l’œuvre sur le métier. Il demanda donc à Henri Busser de réaliser l’orchestration sous sa direction, un travail effectué entre 1909 et 1912. On dit parfois que le diptyque s’inspirerait de La Primavera de Botticelli. En fait, ce rapprochement repose seulement sur l’identité des titres et le fait qu’en 1889 Debussy avait cité Botticelli parmi ses peintres préférés.
Permalien
date de publication : 25/09/23
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