Rédemption
Le Calvaire – De la Résurrection à l’Ascension – La Pentecôte
Exécutée pour la première fois au festival de Bimingham le 30 octobre 1882, Rédemption est une trilogie sacrée en un prologue et trois parties (Le Calvaire, De la Résurrection à l’Ascension, La Pentecôte) divisées en seize numéros, pour solistes, chœur, orchestre et grand orgue, sur un texte de Gounod. Dédiée à la reine Victoria, l’œuvre reçut une ovation du public anglais lors de sa première représentation. La création française eut lieu au mois d’avril 1884 au Palais du Trocadéro. Dans une introduction, Gounod livre ses intentions : Rédemption, écrit-il, « est l’exposition lyrique des trois grands faits marquants sur lesquels repose l’existence de la société chrétienne et qui sont 1. La Passion et la Mort du Sauveur, 2. Sa vie glorieuse sur la terre, depuis Sa Résurrection jusqu’à Son Ascension, 3. La Diffusion du Christianisme dans le monde par la Mission Apostolique ». La succession de chœurs, de récitatifs et d’ensembles inscrit Rédemption dans la tradition de l’oratorio. Le traitement des parties vocales se distingue toutefois par sa grande sobriété : point d’effets rhétoriques, les seuls effets descriptifs sont réservés à l’orchestre (notamment la représentation du chaos). L’œuvre est aussi révélatrice de l’intérêt de Gounod pour le chant grégorien (citation de Vexilla Regis et du Stabat mater) ainsi que pour une Renaissance épurée, aux moyens économes. Marquée, comme bien des pages religieuses de Gounod, par un grand éclectisme stylistique, Rédemption s’apparente parfois au genre de l’opéra (l’évocation du paradis terrestre notamment), ce qui lui valut d’être critiquée pour son caractère trop profane et sensuel. De l’aveu même du compositeur, Gounod a du reste employé ici les possibilités expressives d’une sorte de leitmotiv symbolisant « l’Homme-Dieu Rédempteur », entendu dans le prologue puis à huit reprises dans les deux premières parties de l’œuvre.
Permalien
date de publication : 25/09/23
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