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Carmen de Bizet

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Editore / Giornale :
Data di pubblicazione :

CARMEN

Le public verra avec plaisir la partition de Carmen que l’éditeur Choudens vient de mettre en vente. Nous avons déjà constaté dans la Comédie le succès qui accueillit cet ouvragé lors de la première représentation, il nous reste à parler de la musique, nous allons le faire en quelques lignes.

L’introduction est pleine de mouvement, d’air et de couleur. Signalons le grand air du toréador que répètent successivement la flûte, le hautbois et l’orchestre tout entier. Le chœur des dragons, très franc d’allure et de caractère, la habanera ou chanson de la Carmencita, toute imprégnée d’une senteur andalouse qui a du charme et de la poésie, le duettino de José et Micaela qui repose sur un très-joli motif, enfin le chœur des cigarrières, qui a de la vivacité et produit beaucoup d’effet par la différence des tonalistes [sic].

Au second acte, l’air de la danse est tout plein d’une mélodie douce et entraînante. Viennent ensuite le grand morceau du toréador et les chants bruyants des soldats et des senoras, dont la conception dénote un grand souffle et une heureuse inspiration, le duo de Carmen et de José est un morceau heureusement trouvé.

Très-ferme et plein de force, le chœur des Contrebandiers du troisième acte ; la romance de Micaëla est bien jolie et le rythme musical y est observé avec un soin et une minutie que réhausse le bonheur de l’improvisation, les autres morceaux ont le ton ordinaire de l’Opéra-Comique.

Le quatrième acte, traité en façon d’opéra, a de la vigueur et du relief, mais il n’atteint pas toujours le ton rigoureusement exigé dans l’opéra. On sent la bonne volonté du compositeur qui veut atteindre le sommet de l’édifice et qui s’accroche à tous les obstacles. Pour arriver à son but, le pied lui manque parfois.

À part ces quelques imperfections, la musique de Carmen a droit à tous les éloges de la critique, car elle renferme ce que le rigoriste le plus sévère doit exiger de tout compositeur : la mélodie et l’inspiration.

Après avoir parlé de la musique, parlons un peu du libretto qui, lui aussi, contient des perles ; à preuve cette délicieuse chanson que Mlle Galli-Marié a détaillée avec tant de charme :

L’amour est un oiseau rebelle
Que nul ne peut apprivoiser
Et c’est bien en vain qu’on l’appelle
S’il lui convient de refuser.
Rien n’y fait, menace ou prière,
L’un parle bien, l’autre se tait
Et c’est l’autre que je préfère.
Il n’a rien dit, mais il me plaît.
L’amour est enfant de Bohème.
Il n’a jamais connu de loi.
Si tu ne m’aimes pas, je t’aime,
Si je t’aime, prends garde à toi.
L’oiseau que tu croyais surprendre
Battit de l’aile et s’envola.
L’amour est loin, tu peux l’attendre
Tu ne l’attends plus ; il est là.
Tout autour de toi, vite, vite,
Il vient, s’en va, puis il revient
Tu crois la tenir, il t’évite,
Tu crois l’éviter, il te tient.

Persone correlate

Compositore, Pianista

Georges BIZET

(1838 - 1875)

Opere correlate

Carmen

Georges BIZET

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Henri MEILHAC Ludovic HALÉVY

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/17973

data di pubblicazione : 21/09/23