Le Voyage dans la Lune
J’ai annoncé brièvement, dans ma précédente chronique, le succès éclatant du Voyage dans la Lune.
On m’a même fait, à ce propos, estropier involontairement le nom de mon spirituel confrère Mortier, métamorphosé en Martin par une coquille.
Martin ! Comme il n’y a pas d’ours dans l’affaire, le public n’a pu s’y tromper.
Le Voyage dans la Lune sera très-probablement la grande attraction de tout l’hiver.
On désespérait du salut de la féerie, atteinte d’une calembourite aiguë, dont elle avait l’air de ne pas vouloir se guérir.
La pièce de la Gaîté a prouvé qu’on s’était trompé.
Elle a quelque chose de l’ingéniosité célèbre de Gulliver : au lieu de tomber dans la lourde charge, elle émoustille son dialogue avec de la satire allégorique.
C’est un lieu commun que de parler encore des merveilles accomplies par le crayon de Grévin, dont les costumes sont un éblouissement. Il faudra lui crier bientôt, avec feu Boileau :
Grévin, cesse de vaincre, ou je cesse d’écrire.
La Renommée aux cent voix vous a déjà appris comment Zulma Bouffar avait conquis son public, en interprétant la musique alerte et toujours jeune d’Offenbach.
Elle vous a dit aussi l’entrain de Christian, de Grivot, les merveilles des ballets, des décors, des...
Bon pour trois cent soixante-cinq soirées.
Une lune qui aura quarante-huit quartiers... sans compter tous les quartiers de Paris. […]
PIERRE VÉRON.
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Le Voyage dans la Lune
Jacques OFFENBACH
/Albert VANLOO Eugène LETERRIER Arnold MORTIER
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data di pubblicazione : 05/02/24