Les premières. Les P’tites Michu

LES PREMIÈRES
Bouffes-Parisiens – Première représentation des P’tites Michu, opérette en trois actes de MM. A. Vanloo et Duval, musique de M. A. Messager.

En mettant à la scène les P’tites Michu, la direction des Bouffes-Parisiens a voulu tenter une réaction contre les tendances manifestées par la dernière pièce qu’elle a jouée : les Petites Femmes.

Ces Petites Femmes n’étaient point destinées aux familles de vertu trop farouche : les P’tites Michu, au contraire, semblent avoir été surtout écrites en vue de plaire à cette catégorie de spectateurs.

On voit deux jeunes filles se disputant le cœur d’un bel officier. Il y a lutte de générosité et de dévouement entre elles, et, au dénouement, l’une goûte dans son sacrifice le bonheur qu’elle procure à l’autre.

Cette aventure se complique de la confusion qui s’est établie entre ces deux jeunes filles alors qu’elles sont en nourrice. À la suite d’un bain qu’on leur avait fait prendre ensemble, il n’a plus été possible de les distinguer. On leur a laissé croire qu’elles étaient jumelles, ce qui donne lieu à divers quiproquos lorsque le père de l’une d’elles vient, au bout de dix-sept ans réclamer son enfant.

Ces deux filles sont gentiment personnifiées par Mlles Alice Bonheur et Odette Dulac. Elles ont chanté avec goût plusieurs jolis duos.

Du reste, la partition de M. Messager renferme de charmants morceaux qui ont obtenu le plus vif succès.

À citer encore M. Brunais, tout à fait amusant dans le rôle de l’ordonnance du général et M. Regnard, plein de verve, à son ordinaire, dans le père Michu.

A. D. [Albert Dayrolles]