Prix de Rome

Nous avons dit, dimanche dernier, que l’Académie des Beaux-Arts s’était montrée tout au moins rigoureuse en n’accordant pas de premier grand prix de Rome à l’un des jeunes musiciens concourrant cette année. Cette impression est générale. On espérait que M. Marty, qui avait mérité le second grand prix à l’unanimité l’an dernier et touché de près au premier, serait proclamé cette fois avec tous les honneurs dus à ses mérites, car on le sait parfaitement musicien. Mais que M. Marty ne se décourage pas, qu’il suive l’exemple de M. Salvayre, l’auteur du Bravo. Et si même il ne parvenait à atteindre le premier prix, que M. Marty se console en pensant à Adolphe Adam qui ne fut lui aussi que second prix, ce qui ne l’a pas empêché de briller parmi nos compositeurs, au Conservatoire et à l’Institut. – Quant au professeur, M. Massenet, il ne saurait être visé de près ou de loin par le vote de samedi dernier. Si son second prix de l’an passé n’a pas obtenu le premier cette année, son cours de composition si bien fait et si suivi n’en remporte pas moins deux seconds grands prix et une mention honorable. Ce n’est pas à dédaigner, et ce qui l’est encore moins peut-être, c’est l’empressement de ses nombreux disciples à suivre ses leçons. La cantate de M. Bruneau, qui a obtenu le premier second grand prix de composition musicale, sera exécutée au mois d’octobre prochain, dans la séance publique et solennelle de l’Institut. Les interprètes seront probablement M^lle Isaac, MM. Dereims et Taskin, qui l’ont déjà présentée au jury.