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Semaine théâtrale. La Montagne noire

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SEMAINE THÉÂTRALE
OPÉRA. — La Montagne-Noire, drame lyrique en quatre actes, poème et musique de Mlle Augusta Holmes. — (Première représentation le 8 février 1895.)

Il y a quelque vingt ans que se produisait, avec des chances apparentes d’un succès qui ne devait pas se réaliser, l’un des innombrables essais de reconstitution du Théâtre-Lyrique qui aient été tentés à Paris. C’était dans la salle même du théâtre du Châtelet, où la féerie paraissait devoir être détrônée au profit de la musique. MM. Maton et Madier de Montjau étaient les chefs d’orchestre de la nouvelle entreprise ; le chef de chant était M. Salvayre ; et il y avait un directeur général de la musique qui n’était autre que le signataire de ces lignes. On peut croire sans peine que, l’affaire se présentant tout d’abord sous un jour favorable, les auteurs ne manquèrent pas de se présenter, en nombre respectable, avec leurs partitions sous le bras. Chose singulière, on lisait les pièces à ce théâtre, et on en entendait la musique : c’est peut-être cette fâcheuse habitude, si peu en honneur aujourd’hui sur nos scènes lyriques, qui lui porta malheur. Toujours est-il que les auditions étaient fréquentes, et qu’il ne se passait guère de semaine que nous n’entendions deux ou trois opéras [sic].

Un jour, nous voyons arriver une jeune femme d’une beauté rayonnante, à l’opulente chevelure blonde, au regard clair, perçant et assuré, à l’allure fière et décidée. C’était Mlle Augusta Holmès, qui venait demander l’audition d’un drame lyrique en un acte, Héro et Léandre, dont elle avait, comme Wagner, écrit les paroles et la musique. Justement Mlle Holmes, encore peu connue à cette époque, s’était fait pourtant déjà la réputation d’une wagnérienne non seulement ardente, mais intransigeante, et ne comprenant ni la musique ni le théâtre autrement que d’après les théories du maître de Bayreuth, pour lequel son admiration était sans bornes. Cela aurait pu nous effrayer un peu, alors que nous montions les Parias, d’Edmond Membrée, et que nous préparions une reprise des Amours du diable, de Grisar, auxquels on avait ajouté un divertissement dansé de Salvayre, toutes choses qui n’étaient rien moins que révolutionnaires. Mais nous étions sincèrement éclectiques à l’Opéra-Populaire, comme on doit l’être dans toute entreprise qui s’adresse au public, et prêts à accepter tout ce qui nous eût paru de nature à plaire à ce public, dans quelque ordre d’idées que ce fût. Je dois constater, d’ailleurs, que les théories wagnériennes ne s’étaient guère fait jour dans la musique que nous faisait entendre Mlle Holmes avec sa voix chaude et son beau talent de pianiste, et que sa partition d’Héro et Léandre me parut tout simplement fort intéressante, en me donnant la meilleure opinion de son talent. Et je n’étais pas seul à penser ainsi. Le malheur voulut que l’existence de l’Opéra-Populaire fût courte, et que les ouvrages reçus n’eurent pas le temps de voir le jour.

Il a donc fallu vingt ans à Mlle Holmes pour qu’elle pût aborder enfin la scène, objet de ses ardents désirs. On sait d’ailleurs le chemin qu’elle a fait depuis lors, comment elle a forcé l’attention du public et conquis la renommée. Ne pouvant se produire au théâtre, elle s’est adressée au concert et s’y est fait jouer de tous côtés, non seulement aux concerts populaires du regretté Pasdeloup, mais à ceux de M. Colonne et jusqu’au Conservatoire, dont les portes ne sont pas absolument ouvertes au premier venu. Elle a pris part deux fois au grand concours de la ville de Paris, la première avec son poème dramatique Lutèce, la seconde avec les Argonautes, qui faillirent emporter le prix. Puis, ce sont d’autres poèmes dramatiques ou symphoniques qu’elle fit entendre : Pologne, Irlande, Ludus pro Patria, Au pays bleu, et la belle Ode triomphale à la République qui fut exécutée au Palais de l’industrie lors de l’Exposition de 1889. Et ses nombreuses mélodies vocales : les Sept Péchés capitaux, les Ivresses, Contes de fées, les Griffes d’or, que sais-je !

Mais son objectif restait toujours le théâtre. Après Héro et Léandre elle avait écrit deux autres opéras : Astarté et Lancelot du Lac, qu’elle n’avait pas plus réussi à faire jouer que le premier. D’ailleurs restant toujours son propre poète, et ne voulant pas écrire de musique sur d’autres paroles que les siennes. Enfin elle conçut la Montagne Noire, et après avoir présenté l’ouvrage à l’Opéra-Comique, que ses développements inquiétèrent, après l’avoir fait accepter à la Monnaie de Bruxelles, où un changement subit de direction vint ruiner ses espérances, elle fut assez heureuse pour le voir accueillir à l’Opéra.

Il me semble bien que l’idée première du poème de la Montagne Noire a dû être suggérée à l’auteur par cette coutume, commune à certaines peuplades à demi sauvages de l’Orient, et qui consiste en ceci : Deux jeunes hommes, unis par une affection profonde, font serment de se considérer à l’avenir comme frères, de partager les mêmes joies et les mêmes douleurs, de courir ensemble les mêmes dangers, de se porter aide et secours en toute occasion, d’exposer enfin et de sacrifier au besoin leur vie l’un pour l’autre. Ce symbolisme est généralement rendu sacré aux yeux de tous par un rite quelconque, qui varie naturellement selon les peuples et les contrées, et il est bien rare qu’un des deux contractants manque au serment qu’il a ainsi prêté, volontairement et en toute liberté. C’est cette affection de deux hommes ainsi devenus « frères » qui forme le pivot du livret de la Montagne-Noire, et c’est là-dessus que viennent se greffer les incidents du drame, drame dont la partie passionnelle a le tort de manquer un peu trop de nouveauté et de rappeler de trop près la situation que les auteurs de Carmen, entre autres, ont exposée et développée avec tant d’habileté.

La scène se passe au Monténégro, en 1637, à l’époque de la guerre des Montagnards contre le Turc envahisseur. Le théâtre représente un défilé dans la montagne, près d’un village fortifié. Au lever du rideau, on entend crépiter au loin la fusillade, mêlée au bruit du canon : c’est un combat furieux que soutiennent les hommes, défendant leur indépendance et leur liberté, tandis que les femmes ici se lamentent et prient le Seigneur pour le succès de leurs armes. Bientôt le bruit du combat s’affaiblit, cesse peu à peu, et l’on voit apparaître en haut de la montagne les guerriers, qui reviennent vainqueurs. Leurs deux chefs, Aslar et Mirko, ont fait des prodiges de valeur, et se reportent de l’un à l’autre l’honneur du succès et la gloire du triomphe. Mirko embrasse sa mère, la vieille Dara, et sa fiancée, la douce Héléna. C’est alors que lui et Aslar demandent au prêtre de les consacrer frères par le sang. La cérémonie est à peine terminée qu’on entend une grande rumeur. Ce sont des soldats qui, malgré ses pleurs et ses cris, amènent une prisonnière, une jeune femme turque qu’ils ont saisie sur le lieu du combat et que la foule, la prenant pour une espionne, veut mettre à mort. Frappé de sa beauté, Mirko veut la sauver et la sauve en effet ; il la confie à sa mère, dont elle sera l’esclave.

Tandis que les hommes boivent à leur victoire et pour se remettre de leurs fatigues, Héléna a surpris des regards échangés entre Yamina, la nouvelle venue, et son fiancé. Elle offre une coupe à celui-ci, qui ne la voit même pas, et qui en accepte une des mains de Yamina, à qui il serre tendrement la main. La jeune fille étouffe un cri de douleur et se met à pleurer, tandis qu’Aslar, qui a tout vu, dit tout bas à Mirko : « Frère, il eût mieux valu la tuer, tout à l’heure. »

Au second acte, nous sommes près de la chaumière de Mirko et de celle d’Héléna. Mirko est rêveur. Il songe à la blonde Yamina, dont la beauté capiteuse et insolente trouble son esprit et ses sens. Il la voit passer, et son trouble n’en est que plus profond. Bientôt Héléna vient à lui et lui adresse de doux reproches. « Pourquoi t’éloignes-tu de moi, lui dit-elle ? Si tu ne m’aimes pas, je mourrai ! » Mirko est touché de ses larmes, de sa tendresse, il la rassure et lui promet de l’aimer toujours. Mais Yamina veille. À peine Héléna a-t-elle disparu qu’elle se présente aux yeux de Mirko et s’efforce de le séduire. Il résiste d’abord, puis bientôt s’abandonne, et enfin trahissant son pays, ses amis, sa fiancée, consent à s’enfuir avec elle. Comme tous deux s’éloignent, enlacés, Héléna les voit disparaître derrière la montagne. Elle pousse un cri et tombe évanouie. Puis, revenue à elle, elle appelle et fait connaître à tous la trahison de Mirko. Aslar feint de n’y pas croire, accuse la jeune fille de mensonge, affirme que Mirko est allé combattre et part à la recherche de son « frère ».

Le troisième acte nous montre les deux amants fuyant à travers la montagne. Lasse d’une longue marche, Yamina tombe de fatigue, elle supplie Mirko de la laisser reposer, et tous deux s’endorment au pied d’une croix. Arrive Aslar, qui pousse un cri de joie en retrouvant les fugitifs. Mirko s’éveille, épouvanté à la vue de son ami. Celui-ci fait en sorte de le ramener à la raison ; il lui fait honte de sa conduite, lui fait entrevoir le déshonneur, et le supplie de venir avec lui retrouver ses amis, ses soldats. La lutte est longue ; Mirko va céder, se prépare à partir ; mais Yamina s’éveille à son tour, elle se jette dans ses bras, le supplie, lui parle d’amour, et Mirko éperdu, cède encore à ses prières. Tous deux vont s’éloigner, lorsqu’Aslar leur barre le passage. « Tu ne passeras que sur mon corps, dit-il à Mirko, quand tu m’auras tué ». Ivre de fureur, Mirko lui répond : « Eh bien donc, défends-toi ! » « Non, réplique Aslar, découvrant sa poitrine : frappe-moi ». Mirko, honteux, recule et laisse tomber son poignard. Yamina saisit l’arme alors et frappe elle-même Aslar, qui tombe ensanglanté.

À la vue de son ami, de son frère mourant, Mirko revient à lui. Il se lamente, s’efforce d’étancher le sang de sa blessure, puis, entendant du bruit dans la montagne, appelle à l’aide, au secours. Ce sont les guerriers, qui, en voyant le corps inanimé d’Aslar, crient vengeance. — Oui, vengeance ! dit Mirko hors de lui ; et je vais vous livrer son meurtrier. Il s’apprête à s’accuser lui-même, lorsque Aslar, qui n’est que blessé, reprenant ses sens, lui impose silence et déclare à ses compagnons que, surpris par les Turcs, il a été défendu par Mirko, qui lui a sauvé la vie. Devant ce dévouement généreux, Mirko ne peut retenir ses larmes ; il embrasse son ami, qu’on place sur une civière, et il suit le cortège pour rentrer au village. En voyant les montagnards s’éloigner, Yamina, qui s’était cachée, reparaît et jure qu’elle retrouvera Mirko.

Comment le retrouve-t-elle ? C’est ce que nul ne saurait dire, car l’auteur n’a pas pris la peine de nous l’expliquer. Toujours est-il qu’au dernier acte nous voyons Mirko chez Yamina, c’est-à-dire « dans une ville frontière de la Turquie ». Mirko est tombé dans la débauche, Mirko boit, Mirko est ivre, lorsque de nouveau Aslar se présente devant lui, veut l’arracher à cette fange et l’entraîner au combat. — Viens, lui dit-il, nos amis sont proches, ils vont attaquer la ville ; viens combattre, montre-toi au milieu d’eux, nul ne saura la faute, que tu rachèteras par ton courage.

Mais Mirko résiste et ne veut rien entendre. Et voici qu’on entend le bruit du combat, que la ville est en flammes, que les femmes s’enfuient épouvantées, que les ruines s’accumulent. — Viens, dit Aslar. — Non, hurle Mirko. — Eh bien, meurs donc ! Et Aslar frappe Mirko, puis, atteint par une balle des combattants qui pénètrent dans la ville, il tombe lui-même sur le corps de son frère. Et le rideau baisse. Dénouement singulier, qui ne dénoue rien, et qui termine sans la terminer cette pièce singulière. Il y avait bien à cet acte un dernier tableau, qui a été coupé avant la dernière répétition, et qui d’ailleurs n’ajoutait rien à cette action si brusquement résolue.

Il semble que Mlle Holmes ait voulu prendre le taureau par les cornes. Comme musicienne elle paraît avoir désiré, elle, femme, un drame sombre, farouche, poignant, dans lequel elle pût faire montre surtout de vigueur, de puissance et de virilité. Elle l’a donc demandé à Mlle Holmes poète, qui lui a construit en effet un drame bien noir, plus noir que visiblement intéressant, entremêlé, comme on l’a vu, de combats, de coups de feu, de meurtres, de suicide et d’incendie. Et, chose singulière, quand Mlle Holmes musicienne s’est trouvée en possession de ce poème qui est loin d’être une bucolique, ce qu’elle en a fait le mieux ressortir ce sont précisément les passages de douceur, de grâce et de tendresse. C’est là ce qui frappe en effet et ce qui est le mieux venu dans la partition de la Montagne-Noire, tandis que les pages qui voudraient être vigoureuses sont, pour la plupart, simplement bruyantes et frisent la banalité.

Sous ce rapport, on peut peut-être faire une exception en faveur de la scène d’introduction du premier acte, qui ne manque ni de mouvement ni de couleur : le chant éploré des femmes qui se fait entendre pendant que la fusillade éclate au loin est bien en scène et rend bien la situation. L’épisode du serment fraternel est de même assez bien venu, et le chant des deux hommes, presque constamment à l’unisson, est d’un rythme franc et hardi. À signaler aussi la courte phrase de Dara, la mère de Mirko : Je t’accorde la vie et tu nous serviras, qui est nette et caractéristique. Quant au chœur final en rythme de valse, j’en suis médiocrement partisan.

La perle du second acte, c’est l’espèce de lied que chante Yamina : Près des flots d’une mer bleue et lente, qui est empreint d’une mélancolie pénétrante, on pourrait presque dire d’une tristesse poignante, et dont l’accord est parfait avec les plaintes de la captive qui regrette le pays natal ; le rythme persistant et très original des bois qui accompagne cette mélodie lui donne une couleur délicieuse ; je regrette seulement le dessin de valse (encore) qui vient ensuite et qui produit un contraste fâcheux. On trouve un peu plus loin un rappel fugitif de ce motif dans une scène seule de Yamina, qui d’ailleurs n’est pas très heureuse. Une jolie phrase est à détacher : Blanches vierges qui sous vos voiles… dans le duo d’Héléna et de Mirko, qui dans son ensemble manque d’élan et d’expression.

C’est encore une page de tendresse et de mélancolie qu’il faut souligner au troisième acte, le joli duo de Mirko et de Yamina à leur arrivée dans la montagne. Ce morceau est assurément l’un des meilleurs de la partition ; la couleur en est exquise, et il se termine de la façon la plus heureuse. Mais dans tout le reste de cet acte, qui est bien long et bien monotone, l’auteur semble s’être battu les flancs pour atteindre une puissance dramatique qui s’est obstinément dérobée à ses efforts. Quant au dernier, qui est assez rapide, on y peut remarquer quelques détails heureux dans la scène d’orgie et certains accents vigoureux dans le duo d’Aslar et de Mirko, notamment quand celui-ci crie à son frère : — Va-t’en, va-t’en !

En résumé, l’œuvre est inégale et, comme je l’ai dit, va à l’encontre des désirs de l’auteur, qui n’a pas réussi à trouver les accents mâles et énergiques réclamés par le sujet. Ce dont il faut surtout s’étonner, c’est du peu de corps, de couleur et de cohésion de son orchestre, dont l’intérêt est à peu près complètement nul. Dans ses œuvres précédentes, Mlle Holmes nous avait accoutumés sous ce rapport à plus de sûreté de main. Faut-il croire qu’elle a craint de couvrir et d’étouffer les voix en donnant à cet orchestre un rôle plus important. Mais c’est la consistance et la solidité qui lui manquent, c’est la pâte instrumentale, si l’on peut dire. Cet orchestre fait souvent du bruit, et la sonorité lui fait défaut. On ne sent pas là l’échafaudage solidement construit sur les larges assises du quatuor des instruments à cordes ; les violons ne sonnent pas, et ce ne sont pas certains éclats intempestifs des cuivres qui peuvent donner le change sur la valeur de l’ensemble. Un autre reproche à faire à Mlle Holmes, c’est la façon dont elle écrit pour les voix. Elle paraît se soucier peu de leur diapason, en même temps qu’elle les oblige parfois à des écarts dangereux. Et puis, que signifient ces intervalles de secondes augmentées, d’octaves diminuées ou augmentées, si difficiles à prendre ? À quoi bon ces inutiles casse-cou, et que peuvent-ils ajouter à la valeur musicale d’une œuvre ? La voix n’a pas la base solide, le point d’appui matériel d’un instrument, et on doit lui ménager les difficultés qui n’ont pas de raison d’être.

Trois rôles seulement sont importants dans la Montagne-Noire et soutiennent tout l’effort de l’œuvre ; les autres ne sont qu’accessoires. Ce sont ceux de Mirko, d’Aslar et de Yamina, qui sont tenus à souhait par M. Alvarez, M. Renaud et Mlle Bréval. MM. Alvarez et Renaud ont fait preuve d’un grand sentiment dramatique, et Mlle Bréval, outre qu’elle mérite de sincères éloges au point de vue vocal, a bien fait ressortir le caractère félin du personnage de Yamina, qui n’est qu’une courtisane perverse. Il serait injuste de ne pas nommer, à côté de ces trois artistes, Mlle Berthet, qui donne une physionomie touchante à la jeune Héléna, l’amante sacrifiée de Mirko, et Mme Héglon, qui fait de Dara, la mère de celui-ci, un type caractéristique et farouche. C’est M. Gresse qui représente le prêtre Sava. L’ensemble est d’ailleurs excellent, et les chœurs, aussi bien que l’orchestre, ne méritent que des éloges. Quant aux décors de M. Jambon, ils sont tout simplement superbes, et du meilleur effet.

ARTHUR POUGIN

Persone correlate

Compositrice, Pianista, Librettista

Augusta HOLMÈS

(1847 - 1903)

Violinista, Giornalista

Arthur POUGIN

(1834 - 1921)

Opere correlate

La Montagne noire

Augusta HOLMÈS

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Augusta HOLMÈS

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data di pubblicazione : 15/10/23