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Carmen de Bizet

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Editore / Giornale :
Data di pubblicazione :

La direction vient enfin de rompre avec les habitudes de ce théâtre, et de représenter sur cette scène autre chose que des opéras dans le genre de La Dame blanche, etc., etc. Ce n’est certainement pas nous qui blâmerons M. Du Locle de cet excès d’audace.

Le poème de Carmen est tiré de la nouvelle de M. Mérimée, les paroles de MM. Meilhac et Halévy, et la musique de M. Georges Bizet.

Carmen, l’héroïne de la pièce, ne ressemble en rien aux demoiselles fades et langoureuses que nous sommes habitués à voir à sa place. Bien au contraire, ses passions sont brûlantes comme son teint et vives comme ses regards. Mariée à la mode égyptienne, son passe-temps consistait à séduire de riches Anglais que ses compagnons pillaient et assassinaient ensuite. Un malheureux brigadier de dragons, chargé de sa garde après une de ses prouesses, ne peut résister à cette sirène et la laisse fuir. L’infortuné José paie cette complaisance de la perte de son grade et d’un mois de prison. Libre, Carmen se rejette dans le même genre de vie, et au milieu de ses crimes et de sa vie aventureuse paraît avoir oublié entièrement le trop naïf brigadier.

Quelques semaines s’écoulent et nous nous trouvons dans une posada, où les danses lascives et effrénées de Carmen et de ses compagnes se déroulent devant nos yeux. Mais José est sorti de prison et reconnaît sa maîtresse ; il n’hésite pas et pour suivre la zingara dans les montagnes et vivre de son existence, il sacrifie son drapeau, déserte et se fait contrebandier. Mais bientôt le démon de la jalousie le torture, et Carmen, n’écoutant ni ses prières ni ses menaces, s’éprend follement du torero Escamillo, qu’elle veut suivre partout. Enfin, au moment où ce dernier sort victorieux de l’arène, Don José, cédant à sa fureur, dans un accès terrible de la jalousie, plonge son couteau dans le cœur de sa maîtresse.

Mme Galli-Marié a su rendre le caractère de Carmen avec une grand habileté ; Mlles Chapuy, Chevalier et Ducasse l’ont parfaitement secondé, MM. Bouhy et Lhérie méritent aussi des éloges.

Mais le succès incontestable de la pièce revient à M. Georges Bizet, dont la musique pleine de poésie sait pleurer et vivre, et raconte aux spectateurs les colères et les tortures de la passion. Et le public étonné, séduit, s’est sincèrement intéressé aux personnages du drame et a épousé leurs passions, leur vie brûlante, leurs rêves insensés.

L’introduction nous a paru magistrale et le chœur des dragons bien réussi, remarquable. Nous avons remarqué le duo entre Don José et Micaëla, qui est véritablement un modèle de délicatesse. La mise en scène de la posada est d’un effet prodigieux, et les danses des Égyptiennes ont une teinte locale qui plaît, et entretient parfaitement l’illusion. Ajoutons que le duo entre José et Carmen, est à lui seul un drame de remords et de passion. Enfin le défilé des toréadors et la scène terrible qui forme le dénoûment ont été parfaitement accueillis.

Nous aurions encore bien d’autres passages à citer, mais nous nous réservons de revenir plus amplement sur cette pièce dont, nous croyons le succès réel et mérité.

Némo

Persone correlate

Compositore, Pianista

Georges BIZET

(1838 - 1875)

Opere correlate

Carmen

Georges BIZET

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Henri MEILHAC Ludovic HALÉVY

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/17970

data di pubblicazione : 18/09/23