Paris au théâtre. La Montagne noire

PARIS AU THÉÂTRE
Académie nationale de musique : Première représentation de La Montagne noire : drame lyrique en quatre actes ; poème et musique. de Mme Augusta Holmès.

1657, au Monténégro.

M. Alvarez, le ténor de la chose, est tout à fait remarquable. Son rôle le classe en place rare, attendu que de ténor, situation déjà, enviable, il passe au rang de tragédien ; et cela ; sans rien perdre de ses avantages chantants. Son chant s’est fait dramatique, avec des accents angoissés. Bon, excellent, supérieur défenseur de la cause qu’il plaide.

M. Renaud est le baryton de la chose. Il accuse en perfection le dévouement de son : personnage d’ami, digne d’aller, de pair avec — Oreste et Pylade, Nisus et Euryale ; Damon et Pythias, tous amis célèbres.

M. Gresse est le personnage plein d’onction de la chose. Façon d’évêque bénisseur et qui bénit bien.

Mlle Bréval est la courtisane de.la chose. De ce que son rôle est vocalement à la fois à cheval sur l’emploi du contralto et du soprano dramatique, elle eût pu le déclarer non recevable, en l’espèce. Elle n’en a rien fait. Elle l’a chanté d’un bout à l’autre, tout comme si à elle avait ; affaire à quelque, chose de chantable.

Mlle Berthet, l’amoureuse sacrifiée de la chose, montre une louable conviction.

Mme Héglon, la maman, généralement en colère de la chose, a toujours sa belle et grande voix généreuse ; et elle le prouve abondamment…

Mlle Torri, danseuse, est l’unique et belle aimée de la chose…

Comme il m’est absolument impossible de dire du bien de cette œuvre, je m’interdis à moi-même d’en dire du mal ; attendu qu’elle est signée d’un nom de femme… Ici la critique musicale n’a qu’à se taire ; la Montagne noire n’étant autre chose que la Montagne qui accouche d’un trombone.

Léon Kerst.