Salta al contenuto principale

La Montagne noire

Categoria/e :
Editore / Giornale :
Data di pubblicazione :

[p. 461] L’Opéra a eu une première très brillante cette semaine : la Montagne Noire de Mme Holmès. Un opéra fait par une femme n’est pas chose ordinaire, aussi l’auteur a obtenu d’abord un succès de grande curiosité qui avait attiré tout le monde select. 

[p. 532] Il n’y a pas à dissimuler que la Montagne Noire a singulièrement trahi les espérances des amis et des admirateurs de Mlle Augusta Holmès. Déjà, l’intrigue de son opéra est médiocrement inventée. Elle ne donne guère place qu’à des scènes de volupté trop répétées, et à des scènes de violence. Il y avait cependant une certaine noblesse dans cette amitié de deux jeunes frères d’armes, Mirko et Aslar, qui font consacrer leur union par la bénédiction d’un prêtre. Mais voici que Mirko voit bien vite tomber tous ses fermes propos d’héroïsme et de fidélité à sa fiancée Héléna, devant l’apparition de la belle odalisque Yamina. Dès lors, après différentes péripéties, il ne peut manquer de se perdre définitivement. C’est Aslar lui-même qui fait justice du parjure en le poignardant au moment où il va fuir avec sa maîtresse, quitte à se frapper lui-même, ensuite, sur le corps de son ami.

La fable, on le voit, est plutôt banale, et les héros, certes, n’ont rien d’original. C’est, une fois de plus, la mise à la scène de la séduction triomphante de la perversité.

Dans ces conditions, comment s’étonner que la partition qui accompagne le livret ne soit point exempte de réminiscences ? Mlle Holmès s’y rappelle les autres, comme elle s’y rappelle elle-même, inconsciemment. On n’y découvre point la trace de cet effort vers le nouveau que l’on était en droit d’attendre de l’auteur des Argonautes et d’Irlande.

Ce n’est cependant point à dire que l’œuvre d’une artiste telle que Mlle Holmès soit dépourvue de phrases et même de pages, qui rachètent la médiocrité de l’ensemble. La Montagne Noire renferme, par exemple, une véritable perle, la douce mélodie mélancolique : Près des flots d’une mer bleue et lente… Et ce n’est point le seul passage qui vaudrait d’être signalé.

D’ailleurs, j’ai pu constater que le public écoutait les quatre actes de la Montagne Noire sans paraître le moins du monde y trouver de déplaisir. Il applaudissait en outre, à bon droit, les interprètes de Mlle Holmès, qui ne leur a pas ménagé les difficultés : Mlles Bréval, Héglon, Berthet, MM. Alvarez, Renaud, Gresse, et la belle Mlle Torri.

Persone correlate

Compositrice, Pianista, Librettista

Augusta HOLMÈS

(1847 - 1903)

Opere correlate

La Montagne noire

Augusta HOLMÈS

/

Augusta HOLMÈS

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/63853

data di pubblicazione : 19/10/23