Concerto en sol pour piano et orchestre
1. Allegramente – 2. Adagio assai – 3. Presto
« Le public de ma jeunesse, le public de la jeunesse de Ravel se levait de sa place, manifestait, intervenait, fronçait ses manies, sifflait souvent les concertos qu’il fuyait avec ostentation pour aller fumer dehors la cigarette libératrice. […] Ravel partageait nos prédilections, nos emballements. » Dans Refuges (1942), Léon-Paul Fargue décrit en ces termes sa jeunesse rebelle. Il ne se doutait pas que son camarade composerait plus tard deux concertos pour le piano, amorcés en 1929 : l’un d’une seule coulée, uniquement pour la main gauche ; le second (achevé en 1931) de facture en apparence plus classique, modelé sur les concertos de Mozart, de Saint-Saëns et sur le Concerto pour piano no 1 de Liszt. Ce Concerto en sol adopte en effet l’habituel schéma vif-lent-vif et une structure préétablie pour chacun des trois mouvements (dont la forme sonate pour l’Allegramente). Œuvre solaire, tandis que le Concerto pour la main gauche dévoilerait la face sombre de Janus ? Pas tout à fait, car la transparence enjouée est émaillée de stridences et de scansions rageuses (Allegramente). Le lyrisme pudique laisse deviner une profonde mélancolie (Adagio assai) et la course endiablée ose de dangereuses embardées (Presto). Ravel envisagea de créer l’œuvre lui-même. Ambition vouée à l’échec : problèmes de santé, partie de soliste qui outrepassait ses moyens et qu’il résolut de confier à Marguerite Long, dédicataire de la partition. Le Concerto en sol fut dévoilé le 14 janvier 1932, lors d’une soirée consacrée à la musique de Ravel à la salle Pleyel, par l’Orchestre Lamoureux placé sous la direction du compositeur.
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data di pubblicazione : 25/09/23
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