Khamma
Légende dansée achevée entre 1912 et 1913 et créée (en version concert) le 15 novembre 1924. Orchestration de Charles Koechlin.
Dans un temple égyptien consacré au culte d’Amun-Râ, dieu du soleil, le Grand-Prêtre exige que Khamma danse afin de sauver leur ville assiégée. Elle exécute trois danses, obtient un signe d’assentiment de la statue du dieu et s’effondre, morte, au moment où un éclair éclate. La ville est sauvée. Tel est l’argument du ballet que la danseuse et chorégraphe canadienne Maud Allan commanda à Debussy en 1910. L’intrigue, issue du conte La Fille du prince de Bakhtan traduit par Gaston Maspéro, pouvait tenter le compositeur, dont plusieurs œuvres s’inspirent de sujets antiques au fort parfum de paganisme. Mais de 1911 à 1912, Debussy travailla au « ballet égyptien » en traînant des pieds (c’est Charles Koechlin qui, sous sa direction, se chargea de l’orchestration en 1913). La conception de l’action et l’effectif orchestral, notamment, furent source de conflit avec Maud Allan, laquelle ne dansa jamais Khamma. En dépit des dissensions, Debussy avait pourtant manifesté de l’intérêt pour sa « légende dansée », comme en témoigne sa lettre à Durand, le 1er février 1912 : « Quand viendrez-vous entendre la nouvelle version de ce curieux ballet, et ses sonneries de trompettes qui sentent l’émeute, l’incendie, et vous donnent froid dans le dos ? » Il envisagea de dédier la partition à l’épouse de son éditeur, signe de sa considération pour cette œuvre colorée, âpre et raffinée, qu’il avait au départ acceptée pour des raisons financières. Mais il ne l’entendit jamais : Khamma fut créée seulement le 15 novembre 1924, aux Concerts Colonne, sous la direction de Gabriel Pierné, et chorégraphiée pour la première fois en 1947 par Jean-Jacques Etcheverry.
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data di pubblicazione : 25/09/23
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