Saint-Saëns et l'art lyrique

Depuis les années 1850 et jusqu’à la fin de sa vie en 1921, Saint-Saëns a suivi avec passion l’évolution de l’art lyrique, et la longévité de sa carrière en a fait l’un des témoins privilégiés de cette mutation, comme spectateur autant que comme auteur. L’opéra est au coeur de ses préoccupations, ainsi que le révèlent sa correspondance privée et ses articles de presse émaillés de commentaires sur les oeuvres passées ou contemporaines, sur les interprètes, sur le répertoire, les styles, les esthétiques, sur les rapports avec les institutions et leurs administrateurs. En fondant la Société nationale de musique en 1871, Saint-Saëns va devenir le porte-parole d’une nouvelle génération de compositeurs ; puis ses écrits, son goût pour la polémique et son omniprésence dans la vie musicale française vont lui faire jouer le rôle d’une « véritable conscience du monde lyrique français ». (Hervé Lacombe, Les Voies de l’opéra français au XIX^e siècle, Fayard, 1997, p. 13.)