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Audition des envois de Rome

Categoria/e :
Editore / Giornale :
Data di pubblicazione :

CONCERTS ET AUDITIONS MUSICALES

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L’audition des envois de Rome a eu lieu dimanche dernier, au Conservatoire. Quatre pensionnaires de l’Académie ont fait cette année un envoi, qui a été l’objet d’un rapport reproduit dans nos colonnes (numéro du 30 novembre dernier) : ce sont MM. Serpette, Wormser, Paul de la Nux et Paul Hillemacher. Ces deux derniers seuls ont été admis aux honneurs de la séance publique, et M. Hillemacher a même eu deux œuvres exécutées. Si MM. Serpette et Wormser ont été éliminés, c’est sans doute parce que l’envoi du premier, retardataire de trois ans, est un petit ouvrage que l’Opéra Comique représentera prochainement, et parce que l’envoi du second a paru faible à l’Académie. – La Suite d’orchestre de M. P. Hillemacher est en trois morceaux, ou plutôt on n’en a donné que trois morceaux : un prélude, un scherzo et un finale. Le premier est le meilleur, il est bien écrit et bien proportionné. Son style se rapproche beaucoup de celui de Mendelssohn et quelquefois de celui de M. Gounod. Il y a de l’élégance dans le scherzo, mais il est trop court. Ces deux morceaux sont instrumentés avec goût et d’une bonne sonorité. Le finale, moins bien venu, est d’un travail pénible et d’une polyphonie lourde. Nous sommes ici en désaccord avec le rapport, qui trouve ce finale ingénieusement traité ; à la lecture, ce n’est pas impossible ; mais l’audition laisse une autre impression, et le travail contrapuntique, qui a pu intéresser sur le papier, devient, lors de l’exécution, pâteux et sans clarté. Dans les fragments de la Légende de Sainte Geneviève, poème de M. Roger Ballu, M. Hillemacher cherche consciencieusement l’accent dramatique et le trouve quelquefois. Mais son chœur d’introduction est bien long et d’une facture un peu écolière avec ses entrées successives de parties. Le programme indique que les acclamations, d’abord lointaines, se rapprochent : rien, dans l’exécution, n’a indiqué cette gradation de sonorité, et les choristes ont chanté constamment fort. Dans le duo entre saint Germain et sainte Geneviève, il y a quelques belles phrases, noyées au milieu de périodes en style théâtral, maladroitement imitées de la manière de M. Gounod ; de plus, lorsque les deux voix se réunissent, la partie de l’évêque est franchement mal écrite. Plus loin, la reprise du chœur fait bon effet ; mais il est toujours trop long. Mlle Rémy et M. Belhomme ont très bien dit les soli. – Des fragments du deuxième acte de Lucrèce, opéra de M. P. de la Nux, terminaient la séance. Nous n’aurions que du bien à en dire, s’il ne s’y trouvait pas une grande scène entre Lucrèce et Sextus, scène d’une crudité impossible et contre laquelle le musicien s’est débattu en vain ; il n’a pu s’en tirer qu’en forçant la note violente et en faisant crier ses personnages. Ce n’est pas tout à fait sa faute si cette scène a paru plus répugnante que dramatique ; le talent de ses deux interprètes, Mlle Marie Battu et M. Dufriche, en a d’ailleurs atténué autant que possible le « naturalisme ». Mais nous sommes à notre aise pour louer, dans les chœurs qui précèdent, dans l’invocation de Lucrèce, parfaitement dite par Mlle Battu, un excellent sentiment musical et une réelle habileté de main. Tout cela est bien trouvé, bien pondéré et d’un bon effet ; point d’audaces, mais une grande aisance d’écriture, qui ne dégénère point en facilité banale. Il y a eu quelques hésitations parmi les choristes, qui ne paraissaient pas avoir assez répété, mais l’exécution d’ensemble a été assez bonne. M. Ernest Altès la dirigeait. Les chœurs étaient composés d’élèves du Conservatoire ; un certain nombre d’artistes de la Société des concerts faisaient partie de l’orchestre.

Persone correlate

Compositore, Pianista

Paul VÉRONGE DE LA NUX

(1853 - 1928)

Compositore, Pianista

Paul HILLEMACHER

(1852 - 1933)

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/20568

data di pubblicazione : 02/11/23