Le Dilettante d’Avignon d’Halévy
Théâtre royal de l’Opéra-Comique.
Le Dilettante d’Avignon, opéra-comique en 1 acte
Intermède musical, tel serait plutôt le véritable titre de cette bluette lyrique. Occupé dans ses derniers jours de travaux plus sérieux, l’auteur d’Euphrosine, en mourant les armes à la main contre les jésuites, avait laissé cette bagatelle à peine ébauchée. Un homme de lettre, frère du compositeur, qui devait en la musique, a fini ce léger ouvrage, dont le sujet rappelle souvent celui de la Mélomanie.
[résumé de l’intrigue]
On a écouté avec la déférence due à de brillans et nombreux succès le canevas posthume sur lequel l’auteur des Rendez-vous bourgeois aurait sans doute jeté, en le retouchant, une gaité plus vive, surtout dans la première partie, et qu’il eût animé par un plus grand nombre de traits mails ingénieux ; mais il suffisait, pour assurer un succès complet à l’ouvrage et à la musique charmante dont un de nos jeunes talens harmoniques a su l’embellir.
Dans cette partition, que voudront entendre tous les dilettanti de Paris, on a principalement distingué le beau duo de Dubreuil et de Louise ; la piquante bouffonnerie du morceau d’ensemble sur les eux fameux vers de Mallebranche : Il fait en ce beau jour, etc. ; le duo à trois, plein de fraicheur et de mélodie ; enfin l’air entrainant : Vive, vive l’Italie ! qui a été unanimement redemandé, et couvert encore d’applaudissements lorsqu’il s’est reproduit dans le chœur final.
Une discussion entre l’administration et Mme Rigaud, sur laquelle nous n’émettrons point d’opinion, puisqu’elle est soumise aux tribunaux, a fait passer le rôle de Louise entre les mains de Mme Casimir. Après la première pièce, cette actrice avait annoncé que, se trouvant indisposée depuis la veille, et ne voulant pas cependant retarder la représentation, elle espérait obtenir l’indulgence du public. Dans plusieurs passages difficiles, elle a chanté d’une manière qui aurait pu la dispenser de cette modeste précaution. Mlle Monrel a montré aussi un talent musical fort agréable dans le petit rôle de Marianne. Fargueil a de la chaleur et du comique dans le personnage du dilettante.
Les auteurs ont été vivement demandés. Ponchard a recueilli, tant pour eux que pour lui-même, de nombreux bravos en venant annoncer que le poème de feu Hoffman a été terminé par M. Léon Halévy et que la musique est de M. Halévy frère, déjà connu par une partition remarquable au théâtre Italien, et plusieurs jolies compositions au Théâtre Feydeau.
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Le Dilettante d’Avignon
Fromental HALÉVY
/Ludovic HALÉVY
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data di pubblicazione : 21/09/23