Le Dilettante d’Avignon d’Halévy
Théâtre de l’Opéra-Comique
Le Dilettante d’Avignon, opéra-comique en 1 acte, de feu Hoffman, terminé par M. Léon Halévy, musique de M. F. Halévy.
Puisque l’idée première de cette amusante folie vient de ce caustique et spirituel Hoffmann, que ses successeurs au Journal des Débats ne feront pas oublier si promptement, il faut croire qu’il avait à ses plaindre de la cité d’Avignon, car il était rancunier de son vivant. Quelle bonne plaisanterie d’avoir été placer son dilettante dans une ville qu’Apollon tient si peu en aide, qu’on semble y fuir les nobles plaisirs qu’il inspire, et qu’on s’y amuse à disputer les prix destinés à célébrer la perfection de la plus belle grimace faite dans une réunion nombreuse ! Le titre seul est une épigramme, les détails ne sont pas moins gais.
[résumé de l’intrigue]
Nous avons déjà rendu justice à cette composition gaie, spirituelle, un peu froide dans les premières scènes, mais animée dans toutes les dernières. On ne saurait, cependant, manquer de rire d’un passage de l’introduction, qui est assez comique. On fait une répétition générale, et le régisseur donne les indications nécessaires, indiquées, sans doute, par le compositeur. On chante un chœur, dans lequel on parle de joie et d’ivresse, et que l’on exécute à voix basse. La signora Marinetta fait observer, avec juste raison, que l’on devrait chanter le chœur à haute voix. Le régisseur est de son avis, et donne une nouvelle indication. Cette épigramme s’adresse à plus d’un de nos compositeurs modernes. Pour eux, il semble qu’avoir produit des sons, ce soit tout. Notre éducation musicale n’est point perfectionnée à ce point.
Le succès du Dilettante d’Avignon est franc et mérité. En sortant du spectacle, les spectateurs savaient par cœur, en répétaient le charmant morceau, Vive, vive l’Italie ! et riaient encore des bonnes plaisanteries faites sur le compte des dilettanti. On les comprend mieux aujourd’hui que le premier jour, et, partant, elles font plus d’effet ; car, à l’Opéra-Comique, il y a trop, les jours de première représentation, de ce public pour qui l’esprit et les détails gracieux sont nourriture peu convenable ; on gagnerait à ne pas le recevoir.
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Fromental HALÉVY
/Ludovic HALÉVY
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data di pubblicazione : 21/09/23