Michele CARAFA

Né en 1787 à Naples, Michele Enrico Carafa est fils du prince de Colubrano. S’il reçoit une éducation musicale dès son enfance, son père le destine pourtant à une carrière militaire. En 1805, il crée Il Fantasma, son premier opéra, avant de s’installer à Paris (1806) où il prend des leçons de composition auprès de Cherubini. Mais l’injonction paternelle le pousse à s’engager comme lieutenant dans l’armée française. Il suit alors Murat dans la campagne militaire de Russie, revient décoré de la Légion d’honneur par Napoléon I^er, avant de mettre un terme à sa carrière militaire pour se consacrer pleinement à la composition. Outre des messes, des cantates, un Requiem, un Stabat Mater et quelques ballets, Carafa est l’auteur de près de quarante opéras français ou italiens. Au Teatro del Fondo de Naples, il créé successivement Il Vascello l’Occidente (1814) et Gabriella di Vergy (1816) qui remporte un succès égal à la création in loco d’Otello, de son confrère et ami Rossini. Sa notoriété nouvelle le ramène à Paris où il crée Jeanne d’Arc à Orléans (1821), Le Solitaire (1822), Le Valet de chambre (1823). Il s’y installe définitivement en 1827 et continue de composer pour le théâtre. Visionnaire par le choix de ses sujets, Carafa compose Masaniello ou Le Pêcheur napolitain, Le Nozze di Lamermoor, ou encore La Grande Duchesse, qui préparent les succès futurs de La Muette de Portici (Auber), Lucia di Lamermoor (Donizetti) et La Grande Duchesse de Gérolstein (Offenbach). Bien que Masaniello soit joué plus de 130 fois à l’Opéra-Comique, de nombreux ouvrages de Carafa sont éclipsés par ceux de ses confrères et le compositeur souffre d’une comparaison persistante à Rossini et Bellini. Élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1837, Carafa enseigne le contrepoint et la composition au Conservatoire de Paris de 1840 à 1858.