Audition des envois de Rome
Nous avons assisté, samedi, à l’audition des envois de Rome au Conservatoire. Le programme contenait un oratorio de M. Rabuteau, grand prix de 1868, le Passage de la mer Rouge ; une suite symphonique et un psaume de M. Ch. Lefebvre, grand prix de 1870.
L’oratorio débute par une ouverture un peu froide ; c’est, du reste, l’impression que produisent certaines parties de cette œuvre, où l’on souhaiterait parfois plus d’énergie et de chaleur, où l’on voudrait voir, en un mot, le compositeur se pénétrer davantage des sentiments grandioses et terribles que comporte l’idée du poëme, et qui s’imposent, pour ainsi dire, d’eux-mêmes. Je me hâte de dire, par contre, que les parties, toutes de sentiments, sont bien mieux traitées, comme par exemple le duo, très bien rendu d’ailleurs par Mmes Armandi et Billaut-Vachelet. Le récitatif du commencement, qui prélude par un crescendo d’un effet simple et très beau ; la Prière, avec accompagnement de harpes et de chœur venant d’une facture large et puissante, paraissent être les morceaux les plus saillants de l’oratorio, et rachètent les longueurs du Passage de la mer Rouge, et le manque de caractère de la Marche égyptienne.
Il n’est pas besoin de dire que M. Ferron, de l’Opéra, a chanté la partie de Moïse avec ampleur et sentiment. L’exécution, du reste, était irréprochable, à l’exception de l’accompagnement des basses, qui laissait à désirer dans l’ouverture de l’oratorio.
La Suite symphonique de M. Lefebvre, qui a eu un certain succès, paraît un peu vague, maniérée et trop empreinte de wagnérisme. Le public a paru goûter davantage le Psaume XXIII du même compositeur, où règne un souffle large et puissant. Le solo était chanté par Mlle Champion, dont la belle voix manque de toute la sûreté qu’elle acquerra certainement par la suite. Les chœurs, dans l’exécution du Psaume, surtout, étaient parfaits.
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data di pubblicazione : 12/07/23