Fausto
L’opéra de Fausto, joué hier pour la première fois au Théâtre-Italien, a été très applaudi et nous nous empressons de constater le succès. Il faut entendre plusieurs fois une partition de cette importance pour être en état de la juger. En attendant que nous puissions en rendre compte, nous citerons, au nombre des morceaux qui ont produit le plus d’effet, de très beaux chœurs, surtout ceux de l’introduction un trio au premier acte, le duo au second acte entre Donzelli et Mme Méric-Lalande ; la stretta du premier finale pourrait être avouée par les plus grands maîtres. En général la partition est plus riche d’harmonie que de mélodie, mais c’est peut-être la faute du sujet et l’on peut s’étonner qu’une jeune personne ait pu se livrer à des études assez fortes pour acquérir tant de science musicale. Donzelli, Bordogni, Santini, Graziani et Mme Méric-Lalande ont donné de nouvelles preuves de leur talent dans cet ouvrage et il est juste d’ajouter que Mlles Corradi et Schneider ont tiré tout le parti possible de rôles peu importants. L’orchestre s’est tiré avec beaucoup d’aplomb de très grandes difficultés, et nous avons remarqué une amélioration sensible dans la justesse d’intonation des chœurs. Le décorateur, M. Ferri, s’est encore distingué cette fois par trois rideaux dont un seul, représentant une place à grands édifices et qui donne à la scène une étendue immense, suffirait pour établir sa réputation. La seconde représentation de Fausto, qui a eu lieu ce soir, en a confirmé le succès et a mieux fait apprécier le mérite de plusieurs morceaux.
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Fausto
Louise BERTIN
/Louise BERTIN
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date de publication : 24/09/23