Théâtre-Italien. Fausto
Théâtre-Italien. Fausto, opera seria en trois actes.
Remis de mois en mois, de saison en saison, cet ouvrage a été enfin représenté lundi dernier.
Tout Paris savait à l’avance que cette nouvelle composition avait pour auteur une jeune personne qui s’était déjà fait connaître d’une manière favorable par un petit acte représenté sur l’ancien théâtre Feydeau ; mais il y avait loin du Loup-Garou au sujet infernal de Goethe. Il était à craindre que Mlle Bertin ne pût franchir avec succès cette énorme distance.
L ’événement a-t-il décidé la question à son avantage ? La délicatesse des organes féminins ne s’est-elle pas fait sentir dans un travail qui semblait exiger une vigueur presque surhumaine ?
Nous l’avouerons, si quelquefois nous avons été tentés de le craindre, quelques morceaux nous ont paru pécher par la surabondance d’accompagnements et d’effets musicaux. Jamais Rossini peut-être n’employa une telle quantité d’instruments à vent que Mlle Bertin en a mis en œuvre dans le chœur de la métamorphose. Dans d’autres passages, la grâce et la mélodie s’unissent heureusement à l’expression dramatique. Et, en somme, le succès a été brillant et mérité.
Mlle Méric-Lalande a chanté de manière à captiver les juges les plus difficiles. Donzelli l’a fort bien secondée. Santini s’est tiré avec adresse du rôle de Méphistophélès. Son costume et sa figure sont tout à fait diaboliques… On dirait presque Paganini.
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Louise BERTIN
/Louise BERTIN
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date de publication : 26/09/23