Premières représentations. Ariane
Premières Représentations
THÉÂTRE NATIONAL DE L’OPÉRA. — Ariane, opéra en cinq actes, poème de M. Catulle Mendès, musique de M. Massenet.
C’est avec une vive émotion mêlée d’une grande joie que je proclame le triomphe aux allures d’apothéose dans lequel viennent d’être confondus deux des noms les plus glorieux de notre pays, de notre temps.
De l’alliance de ces deux merveilleux artistes, Catulle Mendès et Massenet, est né un chef-d’œuvre, Ariane. L’éclat dont ce nom rayonnera lui assure dans l’histoire immortelle de l’Art une place particulièrement brillante.
Massenet dont le nom évoque celui de tant d’œuvres exquises, de succès retentissants, qui pouvaient suffire à sa gloire, a voulu mieux encore. Il a senti que l’heure était venue pour lui de donner son œuvre.
Avec une volonté que l’on ne saurait trop admirer, lui le musicien de toutes les grâces, de tous les charmes, c’est en se dirigeant vers les sphères de l’Art, les plus nobles, qu’il a réalisé magnifiquement une œuvre grandiose.
La collaboration de Mendès et de Massenet était pressentie depuis de longues années. Quelles natures étaient mieux faites pour se comprendre, se fondre plus intimement, que celle du poète aux accents si lyriques, aux exaltations si passionnées, au verbe si émouvant, et celle du musicien chez lequel on retrouve les mêmes dons précieux. Aussi fut-ce avec allégresse que l’on apprit que de la fusion de ces deux esprits, dont les traits caractéristiques offraient tant d’analogie, allait sortir un ouvrage, que l’on se plut dès l’abord à prédire comme la production maîtresse de l’un et de l’autre.
Œuvre de maturité et cependant œuvre de jeunesse, que cette Ariane. Œuvre de maturité, si l’on considère chez les deux collaborateurs la parfaite et complète possession de soi-même. Œuvre de jeunesse, si l’on se laisse éblouir par la spontanéité, la fraîcheur et l’abondance des idées.
Avant Massenet, des musiciens en pleine gloire, abandonnant leur manière, ont cherché dans une transformation entière un nouvel essor. Le miracle d’Ariane, c’est d’y sentir un Massenet renouvelé de lui-même, mais gardant l’empreinte et la personnalité premières d’un des plus délicieux génies de musiciens de notre race.
Le poème de Catulle Mendès dans sa hautaine beauté reste profondément humain. Il est émouvant parce qu’il exprime ce qui est l’éternel Amour, l’éternelle Angoisse, l’éternelle Détresse, l’éternelle Souffrance de l’âme humaine.
Ariane, Phèdre, Thésée… ces noms si loin dans le passé peuvent effrayer mais à tort. Car qu’importent le temps, le lieu, les milieux, si les passions exprimées sont de celles qui surgissent à travers les siècles au cœur de l’homme.
Ariane n’est pas Ariane, c’est l’amour instinctif. Phèdre, c’est la fatalité dans la passion. Thésée, c’est le mâle séduisant qui, dans sa jeune et charmante virilité, aime sensuellement Ariane, et plus tard se laisse emporter, étonné, dans la frénésie de son amour pour Phèdre.
Par ces instincts, ces passions, sources inépuisables de nos joies, de nos couleurs, le héros antique est pareil à l’homme d’hier, à celui de demain.
Ce poème est aussi essentiellement musical, car à côté des sentiments intenses qu’il met en scène, des situations poignantes qu’il offre, il évoque l’atmosphère poétique et pittoresque la plus chatoyante. De plus, il laissait au musicien le pouvoir d’exprimer par la magie des sons ce qui est inexprimable par les mots dans l’Amour, la Frénésie, l’Horreur, la Joie !…
Poème et musique sont à ce point indissolublement liés l’un à l’autre que je ferai à la fois l’analyse de la pièce et de la partition.
ACTE I. — Près de la mer, où viennent aboutir les pentes du mont Ida. Décor rude, sauvage, sombre vers la partie où s’espace le Labyrinthe de Dédale, tandis que d’autre part des ronces fleuries et des pommiers aux fruits d’or forment un large passage qui conduit à une galère à l’ancre.
Ni ouverture, ni prélude. Quelques mesures d’orchestre vaporeuses. Elles semblent faites du bruit de flots berceurs venant mourir sur une grève, au milieu duquel surgit, tentateur, irrésistible, évocateur de troublantes délices, un chant de sirènes.
Pirithoüs, secouant l’attention anxieuse avec laquelle il guette la porte de bronze qui ferme rentrée du Labyrinthe, parle avec une mélancolique rudesse aux matelots qui l’ont amené. Ceux-ci, fascinés par les sirènes, ne l’écoutent pas.
Il leur reproche d’oublier leur roi, Thésée, venu pour sauver du Minotaure renfermé dans le Labyrinthe les sept vierges et sept garçons, tribut annuel imposé à Athènes par Minos, pour être offert au Taureau belliqueux. Il leur reproche d’écouter la voix
Des anges de la mer aux perfides douceurs.
En des accents d’une mâle tendresse, Pirithoüs déplore l’inique loi qui imposa à Thésée seul d’assaillir la Bête immonde en ses pièges subtils, et qui l’écarta du combat, lui, le frère des premiers jeux et des exploit virils !… Sourds à sa voix, les matelots veulent s’éloigner vers la mer. Furieux, Pirithoüs fait lier ces insensés aux mâts de leurs vaisseaux. Il s’éloigne, suivi des guerriers qui vont exécuter sous ses yeux ses ordres terribles.
Ariane, pâle, déchevelée, les pieds nus, entre. Elle a fui le palais de Minos pour suivre le héros qu’elle a entrevu. Dans une prière lyrique douce, passionnée, elle confie Thésée à Cypris compatissante. La ligne musicale de cette phrase évoque l’art grec dans sa forme la plus pure, la plus élevée, dans sa sereine beauté.
Survient Phèdre, vêtue comme une chasseresse en armes. Elle s’était jetée à la poursuite de sa sœur. Ariane lui avoue son amour pour Thésée. Elle dépeint le héros dans
La fine grâce de sa force.
La musique donne avec un rare bonheur cette double et charmante impression. Thésée sera vainqueur, car Ariane, trahissant ses dieux, son père, lui livra le secret, le fil qui conduit dans le Labyrinthe. Indignée, Phèdre blasphème Cypris, qu’Ariane implore en répétant sa prière dans une exaltation mystique.
Les accents de profonde humanité de cette scène sont poétiquement et musicalement d’un pathétique admirable.
Dans la coulisse, des cris affreux fendent l’air. Les victimes offertes au monstre implorent le secours de Thésée. Pirithoüs et Phèdre qui, à mesure que le combat se déroule, sent l’admiration pour Thésée entrer dans son cœur, nous initient aux phases de la lutte. Phèdre, joyeuse, proclame la victoire de Thésée, et cette scène d’horreur, exprimée avec une puissance farouche, se termine dans un superbe transport d’Ariane.
Libres, rendus à la vie, les éphèbes et les vierges font dans la lumière de l’aube levante un cortège joyeux au héros sauveur. Celui-ci apparaît bientôt sur le seuil de la porte de bronze.
Comment exprimer ce qu’est la gaîté attendrie de cette explosion de rires fous, mêlés à des larmes de bonheur !…
Thésée partira pour Athènes, mais il y emportera Ariane, la sœur de sa gloire, qu’il supplie de le suivre dans une phrase d’une ardeur sensuelle toute frissonnante d’amour. Ariane s’abandonne. Et, tandis qu’Ariane et Thésée s’en vont enlacés par la route de fleurs, Phèdre, qui a obtenu de les suivre, s’élance involontairement mais passionnément et baise la main de Thésée qui a consenti à son départ.
Tout cela dans un prodige de claires et joyeuses sonorités, de rythmes aux grâces triomphantes qui font de ce finale d’acte une chose éblouissante.
ACTE II. — Le voyage. — Sur une galère en pleine mer, décor très pittoresquement équipé et de l’effet le plus nouveau, s’écoulent pour les amants heureux des heures de félicité. Tandis que leurs compagnons de voyage commentent, charmés, le panorama radieux qui se déroule à leurs yeux. Rien n’est exquis comme les impressions musicales de ce voyage enchanté sur une mer d’azur, sous un ciel de lumière et de paix. Rien n’est troublant comme les phrases ardentes de Thésée, rien n’est touchant comme la soumission d’Ariane dans un amoureux abandon d’elle-même.
Soudain, la tempête s’élève. La voix de Phèdre, accoudée à la proue, tumultueuse comme les flots qui symbolisent l’état de son âme, clame son désespoir. Tourmentée d’amour, elle appelle la mort pour tous. La mort qui la délivrera de l’insurmontable passion qui l’envahit. Tandis que les amants inconscients du danger goûtent les joies infinies d’une possession éperdue dont elle s’affole, et que, désespérément, les éphèbes et les vierges supplient les divinités bienfaisantes de leur épargner la mort affreuse.
La tempête s’apaise, le calme renaît, et la galère, détournée de sa route par l’ouragan, se dirige vers Naxos,
Naxos qui n’a point de tombes,
Et n’a que des lits d’amour.
Elle y aborde comme tirée ou poussée par les sirènes qui paraissent l’entraîner vers ce paradis de floraisons miraculeuses — musique !… poésie !… décors !… fleurs !… lumière !… c’est un enchantement !
ACTE III. — À Naxos. — Celui où l’œuvre atteint la plus grande beauté, à mon avis. Cet acte est une merveille d’un bout à l’autre. Tout y est à admirer. C’est d’abord la belle scène dans laquelle Thésée, dominé par la passion de Phèdre maintenant et oubliant Ariane, résiste à Pirithoüs qui cherche à l’arracher à ces délices où s’amollit son ardeur virile. C’est l’adorable scène d’Ariane et des vierges, pendant laquelle la plainte si émouvante de l’Abandonnée répond aux vierges qui la consolent. Ces purs bijoux furent chantés divinement par Mlle Berthe Mendès et ses compagnes. C’est la scène si profondément humaine pendant laquelle Ariane, alarmée et confiante, dit à sa sœur l’angoisse de son âme, triomphe de ses résistances et obtient qu’elle parlera pour elle à Thésée et le lui ramènera.
C’est l’admirable monologue pendant lequel Phèdre essaie de résister à la fatale passion qui l’entraîne vers Thésée. C’est la scène ou Phèdre, toute frissonnante encore de la lutte intérieure qu’elle vient de subir, et qui s’est reconquise, tente loyalement d’abord de ramener Thésée à Ariane, mais qui, bientôt éperdue, résistant encore, fléchit enfin sous l’aveu brutal et dominateur de Thésée et tombe pâmée dans les bras du héros.
Jamais Massenet ne prodigua les trésors de son incomparable nature de musicien avec plus d’abondance et de bonheur que dans ces deux scènes capitales pleines de la tendresse la plus pure, de la frénésie la plus passionnée.
Mlles L. Bréval et L. Grandjean furent les interprètes admirables de ces deux admirables chefs-d’œuvre.
C’est le monologue angoissé d’Ariane, meurtrie d’avoir surpris la trahison de Thésée et de Phèdre où monte la plainte sublime :
Ah ! le cruel ! Ah ! la cruelle !!
que la douloureuse et poignante interprétation de Mlle Bréval lança vers l’immortalité.
C’est la scène funèbre où l’on ramène le corps de Phèdre qui a cherché dans la mort l’expiation de sa trahison, et pendant laquelle Ariane souffrant affreusement assiste au désespoir de Thésée pleurant sur le corps sanglant de son amante.
C’est enfin, impressionnant dans sa grâce, le départ d’Ariane pour les Enfers, sous l’égide des Charités à qui Cypris la confie. Elle y va chercher Phèdre. La mise en scène de cette fin d’acte est délicieuse.
ACTE IV. — Aux Enfers. — Dans un décor dont l’immensité est resserrée par le Styx, le Cocyte, le Phlégéton, trônent Hadès très vieux, couronné de rubis sombres, vêtu de pourpre éteinte, et Perséphone longue, fière et fine, pâle hiératique, qui lève un lys noir dans sa main droite.
La plainte éternelle des damnés déchire l’espace, tandis que Perséphone immobile, les yeux mi-clos, chante, comme une idole qui prendrait vie à peine, son regret de la terre.
Une douce clarté envahit le sombre Tartare, c’est Ariane précédée des Désirs, des Jeux, des Nymphes, des trois Grâces, qui vient réclamer Phèdre.
Catulle Mendès a eu là une trouvaille de poète particulièrement heureuse et charmante, en impressionnant tout d’abord Perséphone par le contact d’Ariane vivante !! vivante dans ce séjour de la mort, où s’écoule morne son implacable éternité !! et en faisant ensuite qu’Ariane fléchisse Perséphone en lui offrant des brassées de roses !…
À cette vue, Perséphone s’attendrit dans une joie passionnée, elle permet à Ariane d’emmener Phèdre, tandis qu’elle caresse éperdument les fleurs qui s’effeuillent bientôt. Perséphone reprend alors son attitude d’idole froide, fine et mélancolique, tandis qu’une de ses compagnes lui a remis le lys noir dans la main.
Le poète et le musicien se sont plu à faire voisiner dans ce tableau l’Horreur terrifiante et le Charme vainqueur ; ils y ont réussi tous deux au-delà de toute expression, et la beauté du décor ici encore accentue l’impression produite par ce tableau.
ACTE V. — À Naxos encore. — Tandis que le chef des nefs guerrières supplie Pirithoüs de décider Thésée à venir défendre Athènes menacée, Thésée se lamente effroyablement, pareil à un fou.
Phèdre ! Ariane !… mes amours ! mes désespoirs !
Il refuse de combattre avec des bras infâmes dont l’amour mensonger a trahi des femmes !
Soudain, des bruits souterrains sortent des rochers, la foudre gronde dans la rue, des fumées s’élèvent ; tout à coup, comme suivie de flammes et de ténèbres, Ariane surgit pantelante d’entre les rochers.
Ariane ! oui, mais non point seule ! elle ramène Phèdre.
Tous sont touchés de ce dévouement admirable et Phèdre jure d’abjurer l’amour dont elle déchira le cœur d’Ariane.
Ardemment sincère, Thésée jure aussi à Ariane qu’il n’a plus au cœur d’autre culte que le sien ; elle s’en émeut délicieusement et, courant çà et là, elle monte vers le palais barbare en parer le seuil de fleurs, pour fêter le retour du maître adoré.
Tandis qu’elle s’occupe à cette chère besogne, Phèdre, Thésée, restés en scène, jurent de tenir leurs serments. Mais tout à coup Phèdre laisse tomber le voile qui la recouvre. À sa vue, la passion ressaisit Thésée. Les amants, n’osant pas se regarder, mais se regardant quand même, ne sont bientôt plus maîtres d’eux-mêmes, ils s’enlacent bientôt furieusement, éperdument, et s’enfuient vers la nef, où les attend Pirithoüs et sur laquelle ils partiront.
Ariane, d’abord inattentive, a enfin tout vu !… Elle s’indigne, et cette indignation fait place à une résignation douloureuse. Sa pauvre âme blessée exhale un chant plaintif de la plus intense émotion. Il n’y a plus dans cette dernière scène ni poème, ni musique, il n’y a qu’une douleur immense, qu’un désespoir définitif, exprimés dans un langage divin.
Les sirènes, dont le chant consolateur se fait entendre, attirent Ariane qui, descendant doucement vers elles dans un très doux vertige d’extase, les suivra au sein de l’onde profonde.
Telle est l’œuvre qu’un musicien et un poète de génie ont conçue et réalisée dans la plénitude de leurs forces créatrices pour leur joie, la nôtre, et la gloire de notre art français, secondés par la collaboration d’un directeur soucieux de la haute mission qui lui incombait.
Telles sont, imparfaitement résumées, mes impressions sur ce chef-d’œuvre dont l’avènement glorieux marquera une grande date dans notre époque.
L’interprétation est à la hauteur de l’œuvre. Il faut mettre hors de pair, d’abord, Mlles L. Bréval et L. Grandjean, qui ont atteint toutes deux à la plus haute perfection. Par sa simplicité de grande allure, par son chant expressif, par la profondeur de pensée qu’elle a apportée, par sa science si raffinée de l’attitude, Mlle Bréval a fait d’Ariane une émouvante création. Elle y fut admirable ; sa voix aux supplications tendres, aux frissonnants éclats, a soulevé à différentes reprises l’enthousiasme de tous les spectateurs.
Il en fut de même pour Mlle L. Grandjean, magnifiquement hautaine, fière et farouche, en Phèdre. Très sobre elle aussi et cherchant l’effet non dans les extériorités, mais dans le caractère même de son personnage. Qu’elle lance l’anathème, qu’elle blasphème les dieux, qu’elle soit la tendre sœur ou l’amoureuse ardente !… C’est merveille d’entendre le riche et pur métal de sa voix.
Que dire de M. Delmas qui n’ait été dit cent fois !… Le grand et noble artiste fut, ce qu’il est toujours, égal à lui-même. Sa probité, sa conscience, son superbe organe en font un des artistes les plus complets du théâtre contemporain. Pirithoüs, rôle de vigueur, de tendresse fraternelle, d’autorité, de domination, qualités où il excelle, convenait admirablement à sa belle nature. Son succès fut également considérable.
Thésée, c’est M. Muratore, un débutant à l’Opéra. Le chanteur a une voix chaleureuse, le comédien est fougueux et se dépense sans compter. Il a la juvénilité, la grâce qui convenaient au rôle. Il partagea légitimement le succès de ses illustres partenaires.
Perséphone, c’est la jolie Mlle Arbel. Elle eut avec Mlles Demougeot, Berthe Mendès, Laute ; MM. Stamler et Triadou, une large part du succès de cette brillante soirée.
Le ballet des Furies et des Grâces (moi, je n’ai vu que des Grâces, comme il est de coutume à l’Opéra), nous a permis d’applaudir la spirituelle et exquise Mlle Zambelli et l’art consommé des poses plastiques de Mlle Sandrini.
L’orchestre, conduit avec une piété filiale par mon cher ami Paul Vidal, ce grand et parfait musicien, a mis en relief toutes les beautés de l’incomparable palette orchestrale du Maître. Le public reconnaissant salua au milieu de la soirée d’une longue ovation ces vaillants camarades qui restèrent impassibles et modestes sous les tonnerres d’applaudissements.
M. P. Gailhard vient de remporter là une éclatante victoire que nul ne lui contestera. Il vient de mettre un sérieux atout dans son jeu, ce me semble !… La pièce est montée avec un réel souci d’art et avec beaucoup de luxe. Les décors sont fort beaux et ingénieux ; on les admirera bien mieux, et l’harmonie n’en sera plus troublée, quand auront disparu les inconcevables loges placées sur la scène. Les costumes, forcément simples, ont beaucoup de caractère. Enfin, une fois de plus, le directeur a montré avec quelle sollicitude il traite les œuvres qui lui sont confiées, œuvres qu’il choisit avec un éclectisme aussi accueillant aux productions de toutes les écoles qui, sans distinction, peuvent compter sur lui. Pendant des mois, elles ont sa préoccupation unique et constante ; il les aime, les défend avec cette ardeur et cette conviction méridionales qui en font une personnalité si vivement sympathique. Le triomphal succès d’Ariane sera pour lui une douce joie, j’en suis sûr, et la meilleure récompense de ses efforts.
XAVIER LEROUX.
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Jules MASSENET
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date de publication : 29/09/23