La Sérénade de Gail et García

La petite nouveauté jouée hier au théâtre Feydeau n’a guère que cent vingt-cinq ans d’existence. La Sérénade n’est pas, à beaucoup près, la meilleure pièce de Regnard, mais c’était une de celles qui pouvaient le plus facilement se transformer en opéra comique. Une de nos muses lyriques a entrepris cette métamorphose ; une dame, à qui l’on doit plusieurs jolis romans, s’est chargée d’ajouter à l’ouvrage des ariettes, duos, etc., en respectant (peut-être même avec trop de scrupule) le dialogue parfois un peu diffus de Regnard.

Quelques sifflets peu galens ont voulu vainement protester contre un succès qui a été tout-à-fait décidé par la jolie scène de concert qui termine l’ouvrage, et surtout par un trio enchanteur, qu’on a redemandé unanimement et couvert d’applaudissemens.

Martin, Ponchard et madame Boulanger ont très-bien joué et chanté les principaux rôles de la Sérénade. 

Les auteurs ont été vivement demandés, mais elles ont voulu modestement garder l’anonyme.