Passionnément
Synopsis
Acte I
William Stevenson est un millionnaire américain, puritain et adepte de la prohibition. Marié avec la belle Ketty, ex-star du théâtre new-yorkais, il vogue vers la France à bord de son yacht, L’Arabella. On va bientôt accoster sur les côtes normandes. Julia, la femme de chambre, vient de rompre avec le Capitaine Harris ; elle souhaite connaître en France le frisson du véritable amour. Stevenson veut rencontrer Robert Perceval, jeune viveur qui doit lui vendre des terres dont il a hérité dans le Colorado. Contrairement à Stevenson, Perceval ne sait pas que le sous-sol de ces terrains est plein de pétrole. Stevenson se méfie des Français, séducteurs et consommateurs de jolies femmes. Il interdit à Ketty d’en croiser un seul, et, par précaution, l’oblige à ne se montrer que coiffée d’une perruque blanche et affublée de lunettes bleues ; elle passera aux yeux de tous pour une vieille et digne épouse. Et Stevenson de faire jurer sa femme sur la Bible... Lorsque Perceval se rend au rendez-vous fixé sur le bateau du riche Américain, il est suivi par sa maîtresse Hélène Le Barrois, épouse d’un cocu bienheureux ; elle fait une scène à son amant et veut qu’on lui présente sa rivale. Ketty paraît – lunettes bleues, perruque blanche – et se présente comme Mme Stevenson, seule femme à bord. Hélène, confuse de ses soupçons devant cette vénérable dame, retourne à terre. L’affaire entre Robert et Stevenson est rondement menée. Perceval invite l’Américain et son épouse à dîner chez lui le lendemain, à la Villa des Roses, pour la signature du contrat. Mais en se retirant, Robert croise Ketty sans son déguisement. C’est le coup de foudre. Ketty se fait passer pour la nièce de Stevenson – en s’inventant le nom de Margaret – et ajoute qu’il la garde jalousement enfermée à bord. Elle lui fait jurer sur la Bible de ne jamais chercher à la revoir. Et lorsque Robert quitte le bateau, Ketty-Margaret découvre que la « bible » sur laquelle son mari l’a faite jurer et sur laquelle elle a fait jurer Robert, n’est en fait qu’un exemplaire de La Garçonne, le roman à scandale de Robert Margueritte paru en 1922.
Acte II
À la Villa des Roses, Robert dîne avec Stevenson et Ketty, mais n’a que Margaret en tête. Il a même décoré sa maison d’une multitude de bouquets de marguerites. Ketty est touchée, et commence à s’éprendre de Robert. Elle lui annonce cependant que Margaret est partie le jour même pour l’Angleterre. Alors qu’on va signer la vente paraissent le Capitaine Harris et Julia : L’Arabella a eu une avarie, et les Stevenson doivent passer la nuit chez Robert. Perceval reçoit un petit mot signé par Margaret qui lui conseille de refuser la vente, car Stevenson cherche à le flouer... Robert n’en est que plus attendri encore. Il ajourne sa décision, et Stevenson, furieux, lui donne jusqu’au lendemain pour se décider. Puis il part au Casino rejoindre l’un de ses compatriotes et amis. Julia invite Ketty à se laisser tenter par l’amour du beau Français, qui, de son côté, interroge l’avenir en effeuillant les marguerites dont il a fleuri son intérieur. Hélène sur-vient pour passer la nuit avec Robert et lui fait une scène de jalousie. Toutes ces marguerites ne prouvent-elles pas son amour pour une autre femme s’appelant, forcément, Marguerite ? Mais paraît tout à coup le mari d’Hélène Le Barrois – quelqu’un lui a dit qu’elle le trahit – qui n’est pas parti à Paris ainsi qu’il l’avait annoncé à sa femme. Celle-ci se réjouis-sait sans doute de passer deux jours complets dans les bras de Robert et il vient pour la confondre. Robert escamote Hélène dans la chambre de Mme Stevenson, tandis que le mari trompé accuse Robert d’avoir suborné son épouse. La porte de la chambre de Mme Stevenson s’ouvre et Margaret paraît. Elle rassure M. Le Barrois : elle est la maîtresse de Robert et vient le rejoindre tous les soirs dans sa villa depuis trois mois. Le Barrois se confond en excuses et se retire. Tout comme Hélène, qui a filé par la fenêtre de la chambre de Ketty... Les amoureux sont face à face. Ils vont se dire leur amour « passionnément » et s’aimer de même toute la nuit.
Acte III
Au matin, Julia est heureuse du bonheur de sa patronne et espère bien être comblée à son tour. Quand Robert se réveille, Margaret a disparu (pour redevenir Mme Ketty Stevenson). Julia ne trahit pas sa maîtresse. Robert est troublé, mais l’arrivée d’Hélène – pour une ultime scène de rupture – le convainc de la réalité de Margaret : le mari d’Hélène, détail piquant, a confirmé les soupçons de sa femme concernant son amant. Il a bien vu la belle Margaret chez Robert. Stevenson rentre du Casino dans un état d’ébriété avancé. Son ami Clark l’a fait boire, et, ô miracle !Stevenson est devenu altruiste et généreux. Oublié le régime sec et la prohibition... Julia, que Stevenson avait méprisée jusqu’à ce jour, devient l’objet de toutes ses attentions. Même Robert lui paraît sympathique et le millionnaire avoue la valeur réelle de son terrain – c’est Robert qui deviendra le roi du pétrole ! Devant de si bonnes dispositions, Robert demande à Stevenson la main de Margaret. Naturellement, Stevenson n’a pas de nièce... et quand paraît Ketty-Margaret, sans perruque ni lunettes, celui-ci reconnaît sa femme. Robert est sidéré. Puisque Ketty et Robert, de toute évidence, s’aiment « passionnément », Stevenson, grandiose, propose le divorce et accorde la main de sa femme à Perceval. Il ne veut désormais que le bonheur de tous – et va s’empresser également de faire celui de Julia – puis remercie le vin de France d’avoir fait de lui un autre homme.
Livre-disque André Messager. Passionnément (2021). Livret français, traduction anglaise de Charles Johnston.
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date de publication : 17/01/24