La Jacquerie, parcours de l'œuvre
La critique du dix-neuvième siècle avait inventé la catégorie des « symphonistes » pour y ranger les compositeurs dont le goût marqué pour les rythmes complexes, les harmonies rares, les modulations inouïes, les orchestrations recherchées devait les empêcher de réussir dans le genre lyrique... Berlioz, Gounod, Saint-Saëns et même Bizet ont dû affronter ce préjugé. Et Édouard Lalo plus encore. Jusqu’en 1865, Lalo n’avait guère manifesté d’intérêt pour la musique vocale au delà de six romances sur des vers de Béranger et de six mélodies sur des poèmes de Victor Hugo tandis qu’il signait des oeuvres de musique de chambre (trios avec piano, quatuor à cordes) d’une tout autre envergure. Il préférait vivre modestement en donnant des leçons et en jouant du violon ou de l’alto ici ou là, plutôt que de frapper à la porte des théâtres. C’est sans doute pour offrir un rôle à sa jeune épouse, Julie de Maligny, qu’il entreprit, en mai 1866, un grand opéra inspiré de La Conjuration de Fiesque de Schiller, où les républicains de Gènes combattent en vain le despotisme du duc Doria. Le sujet, qui rejoignait ses convictions politiques libérales, ne lui laissait guère de chance d’être représenté sous le régime de Napoléon III. Il soumettra néanmoins sa partition au concours organisé en 1867 par le Ministère des Beaux-Arts avec l’altière devise « Qui ne lutte ne choit ». Classé troisième sur 43, il fit un score très honorable.
Livre-disque Édouard Lalo / Arthur Coquard. La Jacquerie (2016).
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Édouard Lalo / Arthur Coquard. La Jacquerie
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date de publication : 08/01/24