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Sonate pour violon et piano no 1 en ut mineur op. 37

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1. Largo – Allegro. 2. Poco adagio. 3. Finale : Allegro vivace

« La nouvelle sonate de Mme Farrenc, pour piano et violon, est une excellente page à ajouter au catalogue de ses ouvrages, et elle est écrite, comme la plupart de ceux-ci, dans un style sévère et classique qui rappelle les grands maîtres », admirait Théophile Gautier dans La Presse datée du 31 mars 1851. À l’époque, la rareté des sonates françaises pour violon et piano contribua à mettre en valeur la partition de Louise Farrenc, composée en 1848, bien avant que Godard (en 1867) et Castillon (en 1868) ne se lancent dans l’aventure, suivis par Fauré (1876), Saint-Saëns (1885) et Franck (1886). En outre, comme le soulignait Gautier, la musicienne avait pris le parti d’un style soutenu, écartant les deux options habituellement retenues par ses pairs : une écriture relativement simple, à l’aimable cantabile ; ou, au contraire, un premier violon virtuose, traité comme un soliste de concerto auquel le piano sert d’accompagnateur. Chez Farrenc, le choix de la tonalité d’ut mineur affirme d’emblée la volonté de gravité, d’autant que les premier et dernier mouvements s’achèvent dans ce ton, sans moduler à l’homonyme majeur. La sensation d’un « style sévère et classique » est due également à la présence d’une introduction lente (d’abord majestueuse, ensuite plaintive), à la véhémence du premier thème de l’Allegro et à la noble mélodie du Poco adagio dont la partie médiane, sombre et agitée, apporte un contraste saisissant. Ernest Reyer, neveu de la compositrice, aimait particulièrement ce mouvement central, « un chef-d’œuvre de grâce et de mélodie ». Si le Finale remarquablement concentré ose plus de légèreté que l’Allegro initial, il n’a pourtant rien d’un divertissement.