Séance annuelle de l'Académie des Beaux-arts

ACADEMIE DES BEAUX-ARTS. 

Samedi a eu lieu la séance annuelle de l’Académie des Beaux-Arts. L’Académie était au complet, et le public artiste qui s’intéresse à ces fêtes de l’art affluait au palais de l’Institut. Après la distribution des grands prix de peinture, de sculpture, d’architecture, de gravure en taille douce, de paysage historique et de composition musicale, on a exécuté la cantate couronnée, sous la direction de M. Battu. MM. Bonnehé, Boulo et M^lle Lefebvre ont interprété l’œuvre du lauréat, M. Barthe, élève de M. Leborne. Il y a incontestablement de bonnes qualités dans cette composition. Les voix y sont sagement présentées, et l’orchestre, au point de vue de la science académique, y est traité avec une suffisante habileté. Ce qui manque encore à M. Barthe, c’est l’individualité de la forme et l’originalité de la pensée ; mais il ne faut pas oublier que c’est une condition, avant tout, d’être clair et correct, et M. Barthe l’a parfaitement remplie. L’air en ré chanté par M^lle Lefebvre rappelle un peu le style de la Favorite. Il y a là une imitation d’orchestre qui berce le chant avec une certaine grâce. Le duo en mi mineur entre M. Boulo et M^lle Lefebvre renferme quelques phrases d’un bon sentiment dramatique, et, dans le trio final entre MM. Boulo, Bonnehé et M^lle Lefebvre, on a remarqué et applaudi un motif heureux, pris et repris par les trois voix d’une façon ingénieuse. Cette cantate, dont le titre est Francesca di Rimini, a pour auteur M. Emile Bounaure ; elle est bien coupée pour la musique. Nous avons oublié de mentionner une ouverture à grand orchestre de M. Charlot, qui a ouvert la séance. C’est une page symphonique qui dénote de bonnes études, et prouve que le jeune compositeur, couronné en 1850, a fructueusement employé ses trois années de pensionnat à Rome. 

ESCUDIER.