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Sonate pour violoncelle et piano

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :
Instrument(s) :

1. Prologue : Lent – 2. Sérénade : Modérément animé – 3. Finale : Animé

Dans une lettre datée du 22 juillet 1915, Debussy annonce à son éditeur Jacques Durand son intention de composer « Six Sonates pour divers instruments » qu’il souhaite signer « Claude Debussy, musicien français ». Le 6 octobre, il lui apprend l’achèvement de la première, pour violoncelle et piano, et de la deuxième, pour flûte, alto et harpe, « dans la forme ancienne, si souple (sans la grandiloquence des Sonates modernes) ». Dès le mois d’août, il s’était montré satisfait du travail réalisé : « Il ne m’appartient pas d’en juger l’excellence, mais j’en aime les proportions et la forme, presque classiques dans le beau sens du terme. » La référence à la musique du passé se manifeste par les couleurs néo-Renaissance de la modalité, le rythme d’une ouverture à la française au début du Prologue, les traces de forme sonate dans les premier et dernier mouvements. Rien qui relève du pastiche ou de l’exercice de style cependant, tant la musique porte l’empreinte de son auteur. Debussy mêle à sa nostalgie des accents douloureux, une fièvre inquiète et une légèreté capricieuse, notamment dans la Sérénade, d’une stupéfiante mobilité de tempo. Le violoncelliste Louis Rosoor a raconté que le mouvement central évoquait le chant de Pierrot dédaigné par sa bien-aimée, une comparaison démentie par le compositeur. En revanche, on peut entendre dans le crépitement des staccatos et pizzicatos une allusion à l’Espagne, suprêmement distanciée. Le Finale « léger et nerveux », s’enchaîne à la Sérénade, conclusion tourbillonnante d’une sonate qui passe sans cesse du rire aux larmes, dont la concision et l’économie de moyens tordent le cou à l’éloquence.

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/2792

date de publication : 25/09/23



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