Après un rêve
Cette mélodie fait partie d’un ensemble de trois pièces, opus 7, dont elle est la première, précédent Hymne et Barcarolle. Elles furent toutes trois composées entre 1870 et 1877, puis rassemblées et publiées en 1878 sous le titre Trois Mélodies. Le numéro d’opus de ce petit cycle factice ne lui fut attribué que bien plus tard, dans les années 1890. Le poème d’Après un rêve est librement adapté par Romain Bussine à partir d’un texte italien anonyme. Il raconte, sous forme d’un songe, l’envol imaginaire de deux amants épris l’un de l’autre, mais la dernière strophe ramène inexorablement le rêveur à sa triste réalité, tandis que le jour se lève. Dans le ton originel d’ut mineur, souvent transposé pour s’adapter à toutes les voix, cette pièce éminemment romantique témoigne du style de jeunesse de Fauré, loin des abstractions harmoniques de sa période de maturité. Sur un tapis de croches régulières, le chant se déploie avec un lyrisme que les figures en triolets fluides libèrent de son assise rythmique immuable. Toute la qualité de cette page repose sur la souplesse de cette mélodie, ce qui explique qu’elle fut souvent adaptée pour instrument et piano, perdant des paroles que le titre seul suffit encore à suggérer.
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La mélodie française
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date de publication : 25/09/23
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