Quatuor à cordes en sol majeur op. 90 n^o 2

Les Six Quatuors opus 90 de Reicha furent publiés à Bonn et Paris autour de 1820, mais leur date de composition est à ce jour inconnue. Le Quatuor opus 90 n^o 2 s’inscrit pleinement dans l’esthétique de la fin du XVIII^e siècle, plus précisément dans le sillage de Haydn. Après une courte introduction Andante, calme et sereine, le premier mouvement, Allegro scherzando, place l’œuvre sous le signe de la légèreté et du jeu. La malice du thème principal, de même que le traitement libre de la forme sonate, n’auraient certainement pas déplu au maître de Reicha. Le second mouvement, Andante, répond à une forme ABA’. L’écriture en hymne de la première partie, rappelant là encore certains mouvements lents des quatuors de Haydn, s’oppose à l’agitation de la partie centrale dans le mode mineur. La dernière section donne l’occasion au compositeur de confier les thèmes à tous les instruments, dans un esprit de dialogue propre au genre du quatuor viennois. Le Menuet, par les échanges constants de très courts motifs entre les instruments et les jeux sur les contrastes de nuances s’inscrit dans la veine ludique des quatuors de Haydn. Le Trio, dans sa simplicité recherchée, relève quant à lui d’un esprit populaire. De forme rondo-sonate, le quatrième mouvement, Allegro, est dans la tradition des finales légers et festifs des quatuors viennois de l’époque. Son refrain présente des inflexions harmoniques qui évoquent la musique populaire. L’équilibre instauré par Reicha entre les quatre instruments dans cette œuvre donne tout son sens au lieu commun de l’époque qui décrit le quatuor à cordes comme une « conversation entre amis ».