Quatuor à cordes no 3 en mi bémol majeur op. 21
Allegro maestoso – Menuetto – Larghetto – Finale. Allegro scherzo quasi Allegro
Le 21e opus d’Onslow (1822) – dédié à Amédée Ardisson, violoniste amateur et organisateur de séances de musique de chambre – est le seul qu’a consacré le compositeur au quatuor entre 1817 et 1832. Il correspond à un stade intermédiaire de l’évolution de l’auteur, dépassant ses premières réalisations du genre, très classiques, mais ne montrant pas encore l’audace qui suivra sa découverte du « dernier Beethoven ». Ce quatuor révèle une sensibilité que l’on pourrait qualifier sans erreur de « romantique », due en particulier à une harmonie chromatique qui enrichit considérablement le modèle structurel, lequel reste classique. De caractère sombre, le motif principal de l’Allegro maestoso, au rythme pointé et au dessin contourné, apparaît plus lumineux lorsqu’il apparaît dans le ton majeur principal. Joué par tous les instruments dans une polyphonie pleine et maîtrisée, il donne lieu à l’essentiel du développement, malgré la présence d’un charmant second thème. Le Menuetto est bref mais contient bon nombre de reprises. Il repose sur une guirlande de croches, énoncée en imitation, parfois conjuguée à des trémolos, et sur un dessin arpégé descendant. Avec un caractère de déploration, le Larghetto présente une écriture aussi élégante qu’expressive. Sa partie centrale s’enrichit d’un mouvement de doubles-croches, tandis que le dernier volet est une variation du premier : avec une ornementation effusive dont le modèle est à l’évidence vocal, l’œuvre trouve ici son sommet expressif. Le dernier mouvement est de vastes proportions. Primesautier, il fait d’abord du violon 1 une sorte de prima donna, avant que n’apparaisse un motif chantant plus égalitaire. Après un développement imaginatif et varié, la réexposition peut se permettre le minimalisme.
Permalien
date de publication : 25/09/23
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