Georges GRANGES DE FONTENELLE

Né à Villeneuve d’Agen, Georges Granges de Fontenelle y reçoit ses premières leçons de musique avant de partir pour Paris. Le jeune garçon suit l’enseignement de son maître Jean-Baptiste Rey (alors chef d’orchestre de l’Opéra) pour l’harmonie puis celui d’Antonio Sacchini pour la composition. Les premières cantates composées à cette époque – dont Circé sur un texte de Rousseau et Priam aux pieds d’Achille sur des paroles de Coupigny – trahissent également l’influence de la musique de Le Sueur. La production de Fontenelle s’oriente par la suite vers la scène : il présente au tournant du siècle un premier opéra – Hécube – sur un livret de Milcent. L’œuvre en trois actes révèle son talent pour l’écriture des récitatifs et des chœurs. Bien que l’ouvrage se maintienne sur la scène de l’Opéra pendant huit ans, Hécube essuie néanmoins des critiques virulentes qui reprochent à son auteur de s’être trop inspiré des grands compositeurs contemporains (dont Gluck, Piccinni et Sacchini) – attaques qui peuvent être résumées par un bon mot de l’époque : les paroles de l’opéra sont de Milcent et la musique de Cent mille. En 1802, Médée est reçu à l’Opéra mais n’est pas joué. La justification est donnée en 1809 par l’administration de l’institution : le sujet de la pièce est trop sérieux pour faire d’elle « un opéra de carnaval ou de premier de l’an ». L’œuvre est finalement crée en août 1813 sans grand succès. Entre-temps, Fontenelle s’était illustré dans le domaine de la musique de chambre : ses quatuors de violon sont exécutés chez Davaux en 1810.