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Folies-Dramatiques. La Fille de Madame Angot

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FOLIES-DRAMATIQUES : La Fille de Mme Angot, opérette de MM. Clairville, Siraudin et Koning, musique de M. Ch. Lecoq. 

Comme bien vous le pensez, on ne saurait, en pareille occasion, se dispenser de citer le vers :

C’est du Nord aujourd’hui que nous vient la lumière ! 

La Fille de Mme Angot, en effet, a passé par Bruxelles avant de venir à Paris. C’est donc une internationale, elle aussi !

Mais cet internationalisme-là ne fait trembler personne et charme tout le monde.

En Belgique, le succès de cette fantaisie prit un moment des proportions épiques.

Les villes envoyaient des députations pour assister, bourgmestres et échevins en tête, à la représentation.

On lisait sur l’affiche :

CE SOIR
LA DÉLÉGATION GANTOISE.
Le spectacle commencera à cinq heures et demie, pour que les délégués puissent rentrer à Gand par le dernier train.

Après cela qu’on parie encore du flegme flamand ! 

Nous ne pensons pas que la France s’élève à ce diapason d’enthousiasme. Nous serons bien surpris si Marseille, Lyon, Dijon, ou simplement Nogent-le-Rotrou, marchait sur la capitale à l’assaut des fauteuils d’orchestre de M. Cantin.

Mais la Fille de Mme Angot n’en fournira pas moins ici une très brillante et très fructueuse carrière.

Faisons d’abord la part du musicien. 

C’est vraiment la part du lion. 

Il y avait longtemps que nous n’avions entendu de si fraîches mélodies si habilement encadrées.

M. Ch. Lecoq a un grand mérite. II fait scénique. C’est bien du théâtre et non pas un album de romances ou de polkas qu’on feuillette devant le public.

On a bissé plusieurs morceaux. On les a goûtés tous. 

M. Lecoq est pour Offenbach et Hervé le plus sérieux des concurrents.

Il en est à son crépuscule du matin lorsque ceux-ci pourraient bien en être à leur crépuscule du soir.

Rien de charmant et d’original comme le chœur des conspirateurs.

Le second acte est terminé par une valse qui est à la fois une inspiration exquise et une situation.

Le reste à l’avenant.

Quant à la pièce, elle n’a rien de commun avec les folies furieuses des opérettes d’antan.

C’est une fantaisie dont la placide gaieté était faite pour séduire nos voisins, qui nous ont donné du reste une excellente leçon de goût en préférant ce spectacle imbroglio aux coq à l’âne dont nous nous sommes trop longtemps régalés.

Très positivement il y a une transformation du genre. 

Il était temps. 

Autrement il aurait fallu ajouter des annexes à Charenton.

Pierre Véron.

Related persons

Composer

Charles LECOCQ

(1832 - 1918)

Librettist

Pierre VÉRON

(1831 - 1900)

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La Fille de Madame Angot

Charles LECOCQ

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CLAIRVILLE Victor KONING Paul SIRAUDIN

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