Théâtre de l'Opéra-Comique. Le Dilettante d’Avignon

Théâtre de l’Opéra-Comique
Première représentation du Dilettante d’Avignon, opéra-comique en un acte.

L’italianomanie a fourni le sujet de cette pièce. [Résumé de l’intrigue] voilà la pièce ; elle est gaie et spirituelle, elle ressemble à ces charmants articles, signés Z, qu’on lisait il y a quelques années dans le journal des Débats.

L’ouverture commence par une mélodie suave qui en forme l’andante, l’allegro vif, bien accentué, annonce dès l’abord la verve du compositeur, un joli duo à trois voix, un morceau d’ensemble écrit en stretta vivace, et redemandé par tous les auditeurs, et à la fin un finale tout à fait original sur ces deux vers de Mallebranche, de positive mémoire :

Il fait en ce beau jour le plus beau temps du monde
Pour aller à cheval sur la terre et sur l’onde.

au milieu duquel on entendu l’air de Malbrough, habilement varié, tous les morceaux saillants de l’œuvre musicale, et lorsque les mesures enjouées du morceau déjà applaudi ont retenti de nouveau, les applaudissements ont éclaté de toutes parts. Fargueil, Mme Casimir, Ponchard, Belnie, Boullard, tous ont chanté avec entrainement et talent. Le succès n’a pas été un instant douteux ; au milieu des témoignages d’une approbation unanime, le nom d’Hoffman et celui des deux frères Halévy, l’un comme continuateur du spirituel journaliste, l’autre comme compositeur, ont été proclamés par Ponchard. Le traité de paix a été signé hier entre les deux écoles musicales ; prenons en acte, et répétons aussi : il n’y a que deux genres, le bon et le mauvais. Nous prédisons à M. F. Halévy un bel avenir, qui déjà s’était révélé dans Clary. Nous reviendrons avec plaisir sur cet ouvrage tout gracieux et léger.