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Théâtre Feydeau. Médée

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Théâtre Feydeau.

Nous étions si mal placés à la première représentation de Médée, que nous pouvions à peine distinguer l’avant-scène ; ce qui nous avait empêché de voir et d’entendre aussi bien que nous l’aurions désiré. Nous avons cependant rendu compte de l’analyse aussi bien que la gêne où nous avons été nous l’a permis. Nous nous sommes transportés de nouveau hier pour voir la 2e représentation, où nous avons eu le bonheur de ne perdre aucun mot ni aucun geste ; ce qui donne beaucoup de facilité pour porter un jugement.

Le premier acte de Médée nous a semblé encore fort long, quoique l’auteur y ait fait une suppression conséquente dans la première scène qui était d’une longueur insupportable ; cette scène est actuellement plus serrée : mais jusqu’à l’arrivée de Médée, l’instant seul auquel commence l’action, l’exposition, la marche, ralentissent la belle arrivée de Médée, scène très-précieuse par l’effet qu’elle produit. Dans la dernière scène du premier acte, il est encore quelques longueurs. Le deuxième acte est plus rempli ; l’auteur a encore fait quelques suppressions de chants ; on a surtout applaudi madame Scio dans le vers suivant qu’elle a exprimé avec une fureur bien concentrée :

Tu te repentiras de m’avoir abusée.

Le troisième acte offre des situations déchirantes. Médée, flottant entre la tendresse maternelle et la jalousie qui la poignarde, exprime le sentiment et la passion avec la plus grande vérité.

Madame Scio a donné, ainsi que dans la première représentation, les plus grandes preuves d’un rare talent ; on peut, avec raison, la comparer à Mlle Maillard ; si elle n’en a pas la prestance, elle en a du moins la force du jeu et de la voix. Nous avons remarqué dans la première scène du premier acte, que la voix d’une des femmes était plus que faible.

Le public, à la fin de l’opéra, a demandé madame Scio : elle a paru, et a reçu les plus grands applaudissemens dus à son excellent jeu. L’on a pareillement demandé M. Chérubini : cet artiste estimable s’est présenté, et a emporté tous les suffrages. On a lu quelques vers à la louange de madame Scio, de M. Chérubini et de M. Gaveaux ; mais l’auteur, dont il faut encourager le zèle, n’a pas, nous croyons, aussi bien réussi que celui dont on a donné lecture des vers à la première représentation.

D. S.

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Composer

Luigi CHERUBINI

(1760 - 1842)

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Médée

Luigi CHERUBINI

/

François-Benoît HOFFMAN

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