Séance publique annuelle de l’Académie des Beaux-Arts

INSTITUT ROYAL DE FRANCE. ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS. L’Académie des beaux-arts a tenu samedi dernier sa séance publique annuelle, sous la présidence de M. Cartellier. A une heure les marches du palais étaient couvertes de spectateurs impatiens, et l’Académie n’a pas fait preuve de galanterie : car malgré la pluie qui flétrissait nombre de jolies toilettes, les portes de la salle n’ont été ouvertes qu’à deux heures ; à la vérité, chaque amphithéâtre et chaque tribune étaient déjà remplis à moitié, ce qui a été fort consolant pour les indignes qui avaient monté la garde au-dehors. Quoiqu’il en soit, l’assemblée offrait le coup-d’œil le plus agréable. A trois heures, la séance a commencé par l’exécution d’une cantate de M. Ermel, qui a remporté le deuxième premier grand prix. Ce morceau dont les motifs ne sont pas très-neufs, et qui brille surtout par les accompagnemens, a été chanté par Mlle Cinti. Cette jeune et jolie artiste chante avec infiniment de goût et de grâce ; mais la cantate longue et difficile était peut-être au-dessus de ses moyens. […] La séance a été dignement terminée par l’exécution de la cantate qui a remporté le premier grand prix. On a reconnu sans peine dans cette œuvre de M. Boilly, l’école de M. Boyeldieu. Des motifs plein de charmes, un chant naturel et simple, étaient embellis par toutes les ressources de l’harmonie. Alexis Dupont, qui a prêté à cette cantate sa délicieuse voix, a pu prendre une bonne part des applaudissemens qu’elle a excités. La séance a fini à cinq heures un quart.