Bigarrures. Robert le Diable

BIGARRURES.

— La dernière quinzaine de décembre, qui exerce ordinairement une si fâcheuse influence sur les recettes théâtrales, n’a pas diminué la vogue extraordinaire de Robert-le-Diable. La treizième représentation, qui a eu lieu avant-hier, a encore produit plus de 9,000 fr. de recette, non compris les abonnemens à l’année, qui sont pour ce jour de plus de 1200 f. Jamais le chef-d’œuvre musical de M, Meyerber n’a été rendu avec plus de perfection. Nourrit, et Levasseur surtout comme chanteur et comme acteur, se sont surpassé. Il paraît que l’enthousiasme pour cet ouvrage a déjà gagné nos voisins d’outre-mer, car MM. Mason, directeur de l’opéra italien de Londres, et Bishop, de l’opéra anglais Drury-Lane, sont venus à Paris tout exprès pour se disputer l’acquisition de la partition de Robert-le-Diable pour l’Angleterre. C’est M. Mason qui l’a emporté, et cet ouvrage sera représenté à Londres au mois d’avril par l’élite des chanteurs italiens. M. Mason a aussi engagé M. Meyerbeer à venir en personne à Londres pour diriger les répétitions et les premières représentations de son opéra, et A. Nourrit pour chanter le rôle de Robert ; les plus célèbres chanteurs et cantatrices d’Italie rempliront les autres rôles.