Lancelot de Joncières

Lorsque le rideau se lève, nous sommes au palais du roi Arthus, dans la salle des chevaliers de la Table-Ronde. Il y a lutte entre deux seigneurs pour faire partie du célèbre ordre de chevalerie : [court augment de la pièce].

Quant à la musique, elle est d’une teinte un peu uniforme. Elle contient de la grâce et du charme, surtout dans le duo du second acte entre Elaine et Lancelot, mais elle aurait gagné à être plus diversifiée. Je n’y retrouve pas cette finesse de touche unie à une variété polyphonique toute moderne que j’ai rencontrée par exemple dans le Beaucoup de bruit pour rien, de M. Paul Puget, une œuvre remarquable que reprendra bientôt l’Opéra-Comique et dont la place serait plutôt à l’Opéra.

J’aurais voulu que M. Joncières mit plus en relief dans sa trame symphonique le milieu de poésie pittoresque où se déroule l’action. Un auteur est assurément toujours libre de traiter un sujet comme il l’entend, et l’on ne saurait lui imposer une manière de voir contraire à la sienne. Il n’en est pas moins vrai que je n’ai point éprouvé la belle impression d’art que j’eusse désiré.

Mmes Delna et Bosman et MM. Renaud, Vaguet et Fournets, qui interprètent les principaux rôles, ont droit à tous les éloges pour les belles qualités vocales qu’ils ont déployées au cours de ces six tableaux.

Albert Dayrolles