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Les Abencérages de Cherubini

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Les Abencérages, opéra en 3 actes, paroles de M. de Jouy, musique de M. Cherubini. (6 avril.)

Gonzalve de Cordoue, par Florian, a fourni à M. Dejouy le sujet de cet opéra. Les changemens qu’il a faits à l’action ne sont pas heureux ; on pouvait tirer un meilleur parti des amours d’Abenhamet et de Zoraïde, de la trahison des Zégris à la bataille de Jaën, et surtout des moyens perfides qu’emploie Boabdil, roi des Maures, pour perdre son rival, qui est le chef des Abencérages. Ce roi est ici remplacé par Alémar ; les autres personnages sont aussi changés, mais ceux qui ont lu Florian ne peuvent savoir gré à l’auteur du nouvel ouvrage, d’avoir fait un opéra qui manque d’intérêt et de situations, quand la source de son sujet était des plus fécondes. La musique est riche d’harmonie ; les chœurs sont d’un bel effet ; plusieurs morceaux ont fait grand plaisir, et les auteurs ont été demandés et nommés, ainsi que M. Gardel, à qui l’on doit les charmans ballets de cet opéra. Passons à l’analyse.

Almanzor, chef de la tribu des Abencérages, vient d’épouser la belle Noraïme, princesse du sang royal ; Alemar, chef de la tribu des Zegris, est l’ennemi du jeune guerrier ; il imagine, pour troubler son bonheur, de supposer que le roi de Grenade, Muley-Assem, absent de son royaume, vietn de lui envoyer l’ordre de recommencer les hostilités contre les Castillans. Ceux-ci qui étaient venus avec leur général Gonzalve aux noces d’Almazor, se retirent à cette nouvelle, les danses de l’hymen sont interrompues, l’étandard, cet étendard dont la pete est iun arrêt de mort contre celui qui le laisse enlever, est confié à Almazor ; c’est lui qui doit sur-le-champ aller attaquer le camp espagnol ; Almanzor jure qu’il reviendra vainqueur ; mais Alemar secrètement lié avec le porte-drapeau du jeune guerrier, jouit d’avance de la trahison qu’ils ont ourdie ensemble.

Noraïme attend son héros ; de nouvelles danses que ses compagnes exécutent devant elle, ne peuvent la distraire du trouble qui l’oppresse. Ses tristes pressentimens se réalisent, Almanzor revient vainqueur ; mais il a perdu le drapeau sacré. Cité devant le conseil des vieillards, il leur montre vainement tous les drapeaux qu’il a conquis sur l’ennemi. Ce n’est pas là l’étendard de Grenade ; en vain il objecte qu’il a des soupçons sur son porte-drapeau et sur Alemar lui-même. Des soupçons ne sont pas des preuves ; la loi rigoureuse et clémente à la fois, condamne Almanzor à l’exil. Mais la mort sera le prix de sa témérité, s’il reparaît jamais dans l’enceinte des remparts.

Noraïme ouvre le troisième acte sur les bords du Xenil ou du Daro, petits fleuves qui baignent les murs de Grenade, bien résolue à fuir pour se rejoindre à son époux. Celui-ci lui en évite la peine, il sort du milieu des roseaux habillé en esclave, il vient pour l’emmener dans sa barque, mais Alemar le surveille, il fond sur lui avec ses zegris, il traite de violation de la loi une apparition qui, vu le peu de temps qui s’est écoulé depuis le jugement, ne devrait être considérée que comme une scène d’adieux. L’audience s’ouvre de nouveau, et le jeune homme est condamné à être précipité du haut des tours, à moins qu’un guerrier ne prenne sa défense en champs-clos. Un zegris, confident d’Alemar, défie tous les Abencérages. Cette tribu reste muette, lorsque tout-à-coup paraît Noraïme suivie d’un brave inconnu, portant dans ses mains un drapeau noir. Ce brave est Gonzalve, qui renouvelle avec son adversaire le combat à outrance de Bayard contre Sotto-Mayor. Le zegris est poignardé. Gonzalve est reconnu, il fait tomber le crêpe qui couvrait le drapeau de Grenade, et il annonce que le coupable porte-enseigne le lui a livré lui-même. On apprend en même temps toutes les perfidies d’Alemar, on le traîne à la mort, et un troisième ballet fait oublier aux jeunes époux tous les tourmens de la journée.

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Composer

Luigi CHERUBINI

(1760 - 1842)

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Étienne de JOUY

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