Académie des beaux-arts. Séance publique annuelle

ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS. 
SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE 
(Samedi 2 octobre 1858).

C’est samedi dernier – comme nous l’avons constaté sommairement dans notre numéro du 3 – qu’a eu lieu la séance publique annuelle de l’Académie des Beaux-Arts, sous la présidence de M. Robert Fleury. La séance a commencé par une ouverture de M. Barthe, grand prix de l’année 1854, élève de M. Leborne ? Cette œuvre, d’une facture élégante, et fort habilement développée, a été très-applaudie. C’est un gage de plus du talent de ce jeune lauréat, de retour de Rome, et qui réclame à juste titre sa place au théâtre. M. F. Halévy, secrétaire perpétuel, a lu ensuite un rapport sur les travaux des pensionnaires de l’Académie impériale de France à Rome. Puis on a procédé à la distribution des prix de sculpture, d’architecture, de gravure et de composition musicale. Le grand prix de composition musicale a été remporté, comme nous l’avons déjà annoncé, par M. S. David, élève de M. F. Halévy ; le second grand prix, par M. Cherouvrier, élève de M. Leborne. Le sujet du concours était une cantate à trois personnages, intitulée Jephté, paroles de M. Emile Cicile. Une mention honorable a été accordée à M. Pillevesse, élève de MM. Carafa et Reber. Après la distribution, M. F. Halévy, secrétaire perpétuel, a lu une très-remarquable notice sur la vie et les travaux de M. Paul Delaroche. Enfin la séance a été terminée par l’exécution de la scène qui a remporté le premier grand prix de composition musicale. Mmme Meillet, MM. Belval et Barbot s’étaient chargés de l’interpréter. L’introduction, traitée avec art et écrite dans de bonnes conditions, a fait généralement plaisir. La partie dramatique, un peu bruyante, a reçu un accueil plus tiède. L’auditoire n’en a pas moins reconnu en Mme Meillet une très-intelligente interprète, et en M. David un digne élève de son maître, M. Halévy, surtout pour la richesse des effets d’harmonie.

J.L. [Jules Lovy]