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Semaine théâtrale. La Fille de Madame Angot

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SEMAINE THÉÂTRALE

[...]

La Fille de Mme Angot

La Fille de Mme Angot qui devait faire sa première apparition aux Folies-Dramatiques le jeudi-gras, n’a pu se présenter au public Parisien que le lendemain vendredi, le nouveau fort ténor de l’endroit, M. Dupin, ne se trouvant pas suffisamment en voix. On sait combien la Belgique est favorable au compositeur Lecocq. Les cent Vierges y ont fait époque, aussi a-t-il voulu donner aux Bruxellois la primeur de Mlle Angot, dont la réussite a été aussi brillante à Paris que chez nos voisins et l’on a fêté la pièce comme la musique. 

On n’attend pas de nous une analyse sérieuse du libretto. Constatons seulement une bonne humeur qui ne se dément pas pendant trois actes et un parfum réactionnaire qui a tout à fait réjoui le public aristocratique de cette première représentation. Les couplets :

C’était pas la peine assurément
De changer le Gouvernement.

ont notamment été accueillis par des applaudissements frénétiques, puis bissés, cela va sans dire, malgré quelques protestations des galeries hautes.

La musique de M. Lecoq est légère, facile, abondante en mélodies ; elle comporte enfin toutes les qualités du genre. Il y a jusqu’à trois ou quatre refrains qui seront populaires demain.

L’interprétation est défectueuse du côté des hommes. La mort du pauvre Luce a fait un grand vide dans le personnel de M. Cantin. Mais les femmes ont triomphé sur toute la ligne. La belle Mlle Desclozas apporte sa distinction et son joli talent de chanteuse au service d’un rôle d’ailleurs très-favorable ; quant à la petite Mlle Paola Marié, elle est vraiment adorable de vivacité, de pétulance et de bonne gaité ; il faut la voir se dresser sur ses ergots quand elle crible Mlle Lange de sarcasmes empruntés au langage des halles !

Mise en scène brillante, costumes chatoyants et excentriques, personnel nombreux, illuminations a giorno, etc. etc.

Un incident a failli faire tourner au sinistre cette joyeuse première représentation. Le feu s’est mis à l’un des rideaux damassés du salon de Barras, et l’on a eu quelque peine à s’en rendre maître. Les artistes en scène étaient très-émus, mais le public a été véritablement beau de calme et de sang-froid. Personne n’a bougé.

La pièce a ensuite continué avec plus de feu... Arrêtons-nous, il n’est que temps. […]

H. Moreno

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Journalist, Editor

Henri HEUGEL

(1844 - 1916)

Composer

Charles LECOCQ

(1832 - 1918)

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Charles LECOCQ

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CLAIRVILLE Victor KONING Paul SIRAUDIN

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