Médée de Cherubini
Au Miroir.
Le hasard vient de me faire tomber entre les mains un journal intitulé le Censeur, et j’y trouve, non sans une extrême surprise, la phrase suivante, à l’article Médée : « La musique, qui est de Chérubini, est souvent mélodieuse et quelquefois mâle ». Il me semble que l’auteur de cet article aurait dû ajouter que cette musique est toujours riche, toujours grande, toujours belle et toujours vraie. Le Censeur continue et dit : « Mais on y a trouvé des réminiscences et des imitations de la manière de Méhul ». Est-ce à Chérubini qu’un pareil reproche doit s'adresser ? À Chérubini, le plus original et le plus fécond de nos musiciens !
Ô Censeur ! vous ne connaissez pas ce grand artiste ! Mais moi qui le connais et qui l’admire, parce que je le connais bien, je dis et je prouverai à toute l’Europe que l’inimitable auteur de Demophoon, de Lodoïska, d’Eliza et de Médée n’a jamais eu besoin d’imiter pour être tour-à-tour élégant ou sensible, gracieux ou tragique, pour être enfin le Chérubini que quelques personnes pourront bien accuser d’être imitateur, mais qu’elles ne manqueront pas d'imiter malheureusement à la première occasion. Cet artiste justement célèbre peut bien trouver un censeur qui l’attaque, mais il aura pour défenseurs tous ceux qui l'admirent, c’est-à-dire, tous ceux qui sont faits pour sentir et apprécier les grands talens.
Méhul.
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Médée
Luigi CHERUBINI
/François-Benoît HOFFMAN
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publication date : 18/09/23